Le rythme immuable de la pollinisation est bouleversé par les activités humaines. Le futur de la pollinisation est incertain et les allergies gagnent du terrain. Face à une inquiétude légitime pour la santé humaine et végétale, la surveillance aérobiologique est plus que jamais active en France comme l’attestent les mesures et les observations regroupées dans le nouveau rapport des pollens et des moisissures 2023 porté par les acteurs de la surveillance : le Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA), l’Association des Pollinariums Sentinelles de France (APSF) et la Fédération Atmo France.
Retour sur l’année aérobiologique 2023
Les saisons polliniques se suivent mais ne se ressemblent pas. Dans le sillage du climat déréglé et de la hausse continue de la concentration atmosphérique en dioxyde de carbone, la pollinisation change. Certaines saisons polliniques sont plus précoces qu’au début du siècle.
D’autres saisons sont prolongées à la faveur d’un été avec des températures inédites comme en septembre 2023.
Certaines concentrations de pollens dans l’air atteignent des records, comme ce fut le cas en 2023 pour l’ambroisie. Les températures plus douces favorisent également la floraison des arbres avec de plus fortes émissions de pollens (cyprès, frêne, aulne, charme...).
Parfois, des semaines pluvieuses diminuent les concentrations polliniques comme pour le bouleau l’année dernière. Ainsi, l’index clinique, une mesure de la sévérité des symptômes et du nombre de personnes allergiques, atteint son plus haut niveau en 2023 après une hausse continue ces deux dernières décennies.
Et puis parfois l’inattendu survient, comme en région parisienne, où un épisode sévère d’asthme d’orage* a eu lieu les 10 et 11 juin 2023.
* Asthme d’orage : lors de certains épisodes orageux, les grains de pollens gorgés d’eau éclatent en de multiples particules de très petite taille particulièrement allergisantes, qui pénètrent encore plus profondément dans l’arbre bronchique.