Suite à la survenue d’odeurs inhabituelles et irritantes à l’été 2015 sur la zone industrielle de Lacq, un observatoire des odeurs a été mis en place en collaboration avec l'ASL Induslacq, la communauté de communes de Lacq-Orthez et la DREAL Nouvelle-Aquitaine. Ce suivi permet, année après année, d'apprécier l'évolution des nuisances olfactives sur ce territoire. Cela permet également d'apporter de l'information au quotidien aux différents partenaires dans le but d'améliorer le cadre de vie des riverains et du personnel de la plateforme industrielle. Atmo Nouvelle-Aquitaine vient de publier le bilan 2021 de cet observatoire.
Publié le 21 octobre 2022 - Mis à jour le
Quels résultats pour 2021 ?
Le bilan de l’année 2021 met en évidence une baisse du nombre de signalements effectués par les nez et les riverains du bassin de Lacq. Avec 815 signalements déclarés par les nez et 314 déclarés par les riverains, la charge odorante reste importante. Cette baisse peut être due :
- à l’amélioration du paysage olfactive du bassin de Lacq en lien avec les actions d’améliorations mises en place par les industriels
- à une démotivation des nez riverains notamment et des riverains non formés à signaler les odeurs
Le profil odorant, sur la base des référents du Langage des nez®, montre une domination des notes soufrées et pyrogénées ce qui est à mettre en lien avec les activités de la plateforme Induslacq principalement. Au sein des notes soufrées, une forte domination du DMS et du DMDS est constatée pour cette année. Elles représentent à elles deux 16 % des signalements totaux. En revanche, les signalements de THT sont en nette diminution du fait d’actions entreprises par les industriels pour résoudre les dysfonctionnements mis en lumière par les nez. Les notes soufrées représentent 40 % des signalements totaux.
Les odeurs d’acétyl pyrazine et de sulfurol dominent également fortement le paysage olfactif. Elles représentent, quant à elles, 24 % des signalements totaux. Les notes pyrogénées/phénolées représentent 27 % des signalements totaux.
Pour les riverains, qui eux, décrivent leur environnement olfactif avec des évocations, on note une prédominance d’évocations qui peuvent s’apparenter à des notes soufrées et à des notes pyrogénées. Ainsi, les évocations « égout / oeuf pourri / soufré » et « choux » représentent 25 % des signalements totaux. Notons que, à l’instar du THT pour les nez, qui est la molécule utilisée pour odoriser le gaz de ville, les signalements de « gaz de ville » sont en forte baisse. L’évocation « pain / biscuit », quant à elle, représente 8 % des signalements totaux. L’évocation « acide / piquant » représente 17 % des signalements totaux. Comme pour les nez, la catégorie « Autre » a été très régulièrement utilisée, signe de la complexité à décrire les odeurs en mélange perçues sur le bassin.
Une analyse du positionnement des observateurs au moment de chaque signalement a été réalisée. Il en ressort que 90 % des signalements sont considérés « sous le vent » de la plateforme Induslacq. Enfin, notons que certaines journées ont fait l’objet d’un nombre accru de signalements (a minima 10) de la part des nez et des riverains. Ces journées sont analysées chaque semaine par les industriels de la plateforme afin de déterminer les sources de ces nuisances olfactives.
A quoi sert cet observatoire des odeurs ?
L'observatoire des odeurs d'Induslacq a pour objectif :
- d'avoir une meilleure connaissance olfactive de ce territoire ;
- de suivre, années après années, l'évolution de la situation odorante du bassin de Lacq ;
- d'alerter les industriels en cas d'odeurs inhabituelles afin de rechercher les éventuels dysfonctionnements à l'origine des nuisances perçues à l'extérieur ;
- d'apporter une information pertinente et précise aux industriels afin de cibler les sources odorantes sur la plate-forme et d'engager des plans d'actions visant à réduire ces nuisances ;
- d'améliorer le cadre de vie des riverains mais également des salariés des entreprises ;
- d'être le lieu d'échanges entre les différents parties prenantes (riverains, industriels, services de l'État, élus, etc) afin de construire l'avenir du bassin de Lacq.
Les détections des odeurs par des appareils de mesure ont comme limites les seuils de détection qui peuvent être 100 à 1 000 fois plus faibles que la perception sensorielle d’un individu.
Comment fonctionne l’observatoire des odeurs du bassin de Lacq ?
L’observatoire des odeurs est composé de deux jurys de nez : les nez riverains (bénévoles, volontaires, habitant aux alentours de la plate-forme) et les nez industriels (travaillant dans les différentes entreprises). Ils ont eu accès à une formation complète au Langage des nez® et des révisions sont assurées par Atmo Nouvelle-Aquitaine tous les mois. Ils ont ainsi appris à reconnaitre spécifiquement un référentiel de molécules et à graduer l’intensité à laquelle elles sont perçues.
Le travail des nez riverains et industriels consiste à détecter au quotidien des odeurs, notamment inhabituelles, et de les signaler grâce à l'outil de déclaration des odeurs ODO pro (remplacé depuis le 25 juillet 2022 par l’outil Signal’Air).
Les riverains, non formés à la reconnaissance des odeurs, de la plate-forme peuvent également caractériser leurs signalements d'odeurs et/ou de nuisances auprès des industriels grâce à l'outil ODO public (remplacé depuis le 25 juillet 2022 par Signal’Air). Ces signalements viennent étoffer les signalements des nez.
Atmo Nouvelle-Aquitaine anime l’observatoire des odeurs autour du bassin de Lacq et met à disposition un outil de déclaration des odeurs Signal’Air. Atmo Nouvelle-Aquitaine réalise des bilans mensuels et annuels sur la surveillance des odeurs.
Signl’Air permet, en moins d’une minute, de renseigner un signalement d’odeurs et/ou de nuisances. SignalAir est déployé, de la même manière que son prédécesseur ODO, pour les nez et pour les riverains non formés à la reconnaissance des odeurs.
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Observatoire des odeurs du bassin de Lacq (64)
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