Publié le 15 octobre 2024
La Communauté d’Agglomération de Pau Béarn Pyrénées (CAPBP) a souhaité évaluer les effets sur la qualité de l’air d’une ZFE-m à l’horizon 2025. Le scénario retenu établit un périmètre de restriction des véhicules non classés Crit’Air dans la zone encerclée par la petite rocade (D834, D817, D802). Cette interdiction a pour conséquence le report des usagers vers des véhicules plus propres, vers d’autres modes de transport (en commun, vélo, marche, etc.) ou leur maintien dans la circulation légalement (dérogation) ou non (fraude). Ces hypothèses, prises en compte par la modélisation trafic du pôle mobilités de la ville et de l’agglomération de Pau, déterminent les trafics et les parcs roulants utiles au calcul des rejets polluants par les transports routiers.
Sur la base des données fournies l’agglomération de Pau, Atmo Nouvelle-Aquitaine a accompagné la CAPBP pour l’évaluation des effets du dispositif sur la qualité de l’air. Le périmètre de l’étude s’intéresse à la zone d’application des restrictions (périmètre ZFE-m) ainsi qu’à la totalité des 55 communes concernées par l’arrêté du 22 décembre 2021 établissant les agglomérations de plus de 150 000 habitants.
Le recours à des outils de modélisation a permis de quantifier les réductions possibles sur les émissions et les concentrations en dioxyde d’azote (NO2) et en particules (PM10 et PM2,5). Enfin, ces bénéfices sont traduits en termes de réductions de l’exposition des populations à ces polluants de l’air. Mis en comparaison avec un scénario sans ZFE-m au même horizon (2025), le scénario avec ZFE-m permet d’isoler les seuls effets de la mise en oeuvre des restrictions.
Il en ressort que la mise en place de la ZFE-m de l’agglomération de Pau à 2025 est associée à une amélioration de la qualité de l’air locale, notamment vis-à-vis des oxydes d’azote dont le trafic routier en est le contributeur principal. Les réductions d’émissions (-10,9 % sur les NOX) et de concentrations (-2,2 % sur le NO2) les plus favorables se situent dans le périmètre ZFE-m où l’exposition à la pollution atmosphérique est la plus élevée. Un bénéfice de la ZFE-m est estimé au-delà du périmètre d’application des restrictions, notamment à l’ouest sur la zone encerclée par la grande rocade (D802, D817) et à proximité immédiate du réseau structurant. Grâce aux réductions de concentrations projetées, la valeur guide OMS pour le dioxyde d’azote serait plus largement respectée sur le territoire, permettant à environ 7 000 habitants de respirer un air plus sain.
Les réductions sur les émissions en polluants particulaires liées au trafic routier sont significatives (-6 % pour les PM10 et -8 % pour les PM2,5). Cependant, le secteur des transports routiers demeure un contributeur minoritaire pour ces polluants sur le territoire (respectivement 14 % et 16 % des émissions totales de ces polluants). De plus, les véhicules sont émetteurs de particules par l’usure des freins, pneus et routes tandis que le champ d’action de la ZFE-m s’avère limité aux rejets moteurs et à de faibles variations trafics (10 % des trajets interdits, hors fraude, sont supposés se reporter vers un mode doux). Pour ces raisons, les bénéfices sur les concentrations annuelles dans l’air en polluants particulaires (PM10, PM2,5) sont quasi-nuls et l’exposition des populations à ces polluants reste stable.
