Publié le 19 juin 2023 - Mis à jour le
Dans le cadre de la Loi Climat et Résilience, Bordeaux Métropole, agglomération de plus de 150 000 habitants, est dans l’obligation réglementaire de déployer une Zone à Faibles Emissions au plus tard au 1er janvier 2025.
Atmo Nouvelle-Aquitaine a réalisé l’évaluation sur la qualité de l’air des scénarios suivants :
- S0 : fil de l’eau 2025, sans mise en place de ZFE-m (scénario de référence pour les comparaisons)
- S0a : 2025 avec ZFE-m non accessible 7j/7 et 24h/24 à tout véhicule non classé Crit’Air (NC)
- S1a : 2025 avec ZFE-m non accessible 7j/7 et 24h/24 à tout véhicule de vignette Crit’Air 4, 5 ou non classé
- S2a : 2025 avec ZFE-m non accessible 7j/7 et 24h/24 à tout véhicule de vignette Crit’Air 3, 4, 5 ou non classé
Sur la base des données de trafic et de parcs roulants fournis par EGIS, bureau d’études choisi par Bordeaux Métropole, Atmo Nouvelle-Aquitaine s’est chargé du calcul des émissions au niveau du réseau routier. Ces émissions du trafic routier sont les seules données d’entrée variables entre les différents scenarii pour renseigner le modèle de qualité de l’air et ainsi évaluer les effets induits par la mise en place de la ZFE-m (selon le scénario 0a, 1a ou 2a).
Les gains attribuables aux scénarii 0a et 1a sont respectivement quasi-nuls et peu significatifs au regard du scénario fil de l’eau. Toutefois, l’intégration de la classe vignette Crit’Air 3 dans les restrictions du scénario 2a permet d’observer des bénéfices sur les concentrations et l’exposition de l’ensemble du territoire de Bordeaux Métropole aux polluants atmosphériques (NO2, PM10, PM2,5), notamment pour la zone d’application de la ZFE-m. Le scénario 2a ressort comme le plus performant des 3 évaluations réalisées.
D'après l'analyse par polluant, les effets les plus favorables à la qualité de l’air concernent le dioxyde d’azote, en lien avec la contribution prépondérante du secteur des transports routier aux émissions de ce polluant. Les gains sont moins prononcés sur les polluants particulaires (PM10, PM2,5) en raison :
- De la contribution moins forte du trafic routier sur les émissions vis-à-vis du cumul des autres secteurs d’activités (chauffage résidentiel, industrie, agriculture et autres).
- Des émissions particulaires dites « mécaniques » issues de l’usure des plaquettes de freins, pneumatiques, routes qui ne sont pas concernées par la classification Crit’Air.
En termes d’exposition aux valeurs réglementaires, le scénario 2 contribue à diminuer considérablement les populations exposées. Néanmoins, il subsiste des populations exposées (environ 180 habitants) à la valeur limite annuelle en dioxyde d’azote à 40 µg/m3. Il s’agit essentiellement de bâtiments situés dans l’intra-rocade ou à proximité immédiate de la rocade. A noter qu’une grande majorité des habitants de Bordeaux Métropole reste concernée par un air qui ne suit pas les valeurs guides OMS 2021 en PM2,5 et en NO2 (respectivement 5 et 10 µg/m3 en concentration moyenne annuelle).