Publié le 1 janvier 2014
L’année 2007 a connu des conditions météorologiques très particulières qui ont eu une influence sur la présence des pesticides dans l’air. La fin du mois de mars et le mois d’avril très doux ont conduit les exploitants agricoles à traiter plus précocement les cultures : on détecte ainsi dans des proportions importantes quelques semaines avant la normale des molécules comme la trifluraline ou l’acétochlore, utilisées comme herbicide du maïs, ou le chlorothalonil, fongicide du blé. En revanche, les conditions froides et pluvieuses du mois de mai ont été peu propices à la volatilisation et persistance dans l’air des molécules épandues. Ainsi cette année, on ne détecte plus dès la mi-juin des herbicides comme l’alachlore, l’acétochlore ou l’aclonifen, qui étaient présent jusqu’en juillet, voire en août les années précédentes. Les conditions humides et pluvieuses de l’année 2007 n’ont pas entraîné de problème phytosanitaire particulier si l’on en croit les avertissements agricoles. De fait, on n’observe pas cette année
d’augmentation particulière de fongicides ou d’insecticides dans l’air.
On peut retenir en particulier pour l’année 2007 :
- La trifluraline, herbicide du tournesol et du colza est comme chaque année la molécule dont les concentrations dans l’air sont les plus élevées. Les concentrations sont en hausse par rapport aux années précédentes.
- Les concentrations d’acétochlore, herbicide qui a connu une forte augmentation de son utilisation de 2000 à 2005 sur la région, sont chaque année de plus en plus élevées dans l’air.
- A l’inverse, un autre herbicide très utilisé sur maïs est détecté avec des concentrations moins élevées : l’alachlore. On peut peut-être voir dans la baisse des concentrations et de la fréquence de détection de la molécule l’impact du recul de son utilisation ces dernières années : on enregistre entre 2000 et 2005 une diminution des utilisations de près d’un facteur 4 (Source GRAP).
- Seuls deux fongicides sont détectés dans des concentrations non négligeables : le folpel et le chlorothalonil. Pour ces deux composés, on remarque peu d’évolution des concentrations moyennes prélevées par rapport aux années 2003 à 2005. En 2006, des concentrations de chlorothalonil un peu plus élevées (1.42 et 2.16 ng/m3) avaient été détectées, mais la tendance n’est pas confirmée en 2007.
- Seuls deux insecticides, parmi ceux recherchés, sont détectés dans des concentrations non négligeables : le lindane et l’endosulfan. Les concentrations de lindane évoluent peu ; la molécule reste le second insecticide détecté en terme de concentration. En revanche les concentrations d’endosulfan poursuivent la baisse entamée en 2005.
Parmi les 37 substances actives suivies de 2004 à 2007 par ATMO Poitou-Charentes, 2 ont été interdites d’utilisations en 2007 (tolylfluanide, endosulfan). Il est encore trop tôt cette année pour voir l’impact sur les concentrations dans l’air des interdictions de 2007, notamment concernant l’endosulfan. La campagne de mesure de 2008 permettra de tirer les premières conclusions sur l’évolution des concentrations dans l’air des molécules concernées.