Publié le 1 janvier 2014
Les prélèvements réalisés dans l’air sur le site péri-urbain des Couronneries en 2006 montre cette année encore la présence de pesticides dans des concentrations ne dépassant pas 2.2 ng/m3. La présence des pesticides dans l’air en milieu urbain ou périurbain peut être liée soit aux phénomènes de transports des molécules à partir des zones agricoles, soit à des traitements non agricoles (voiries, parc) réalisé à proximité. Cependant l’évolution hebdomadaire des concentrations montre une correspondance très nette entre les campagnes où les pesticides sont mesuré et les périodes de traitements des cultures, ce qui permet d’identifier les usages agricoles comme principale source d’émissions. C’est principalement au printemps que l’on mesure le plus grand nombre de pesticides, en particulier d’herbicides, ainsi que le concentrations les plus élevées. Les molécules mesurées telles que la trifluraline ou l’acétochlore peuvent être mises en relation avec les productions environnantes, de type grandes cultures dont des cultures de printemps. Mais on retrouve également des quantités non négligeables de folpel, principalement utilisé sur la vigne, et mesurées en particulier pendant les périodes de traitement du mildiou. Bien que la molécule soit utilisée sur d’autres types de cultures, telles que les cultures maraîchères, il est probable que les concentrations mesurées sur le site soient liées à des phénomènes de transports à partir de secteurs viticoles éloignés.
On peut retenir par rapport aux résultats de 2006 :
- On note cette année une augmentation globale des concentrations des fongicides suivis dans l’air ambiant par rapport à 2004 et 2005, en particulier dans le cas du chlorothalonil. Il est en 2006 la seconde substance active la plus mesurée sur Poitiers en terme de concentration.
- Les concentrations en acétochlore enregistrent une hausse régulière depuis 2004. La fréquence de détection de la substance augmente également : elle a été détectée au mois d’août pour la première fois à cette période de l’année au centre ville de Poitiers.
- La baisse des concentrations en endosulfan qui a débuté en 2005 se poursuit en 2006 : les concentrations mesurées sur la période étudiée sont plus faibles, mais la substance est toujours détectée sur la majeure partie de l’année, en dehors des périodes de traitement. Ces résultats montrent la persistance de la substance dans l’air sous forme de résidus, alimenté par la re-volatilisation à partir des sols.
- Les concentrations de folpel sont également en baisse, par rapport aux deux années précédentes, mais la substance est toujours détectée avec la même fréquence.
- Pour la première fois depuis le début des mesures à Poitiers, l’atrazine, interdite d’utilisation en 2003, n’a été détecté sur aucun prélèvement.
- Le lindane interdit depuis 1998 est toujours présent dans l’air ambiant. Les concentrations qui avaient amorcé une baisse depuis 2003 se stabilisent en 2006 autour d’une concentration moyenne de 0.2 ng/m3. La substance est toujours détectée sur une grande partie de l’année.
- Les concentrations en alachlore sont en baisse depuis 2003. On enregistre également une diminution régulière des fréquences de détection du composé. Contrairement aux années 2003 et 2004, la substance n’a pas été détectée lors des campagnes d’août et septembre. L’utilisation de la substance a connu un net recul ces dernières années : les consommations ont diminué entre 2000 et 2005 de près d’un facteur 4 (source GRAP).
- Le métolachlore n’est plus détecté en 2006 que de mi avril à fin mai, alors qu’en en 2004, on la détectait jusqu’à mi-juin, et jusqu’à début juillet en 2005.