Publié le 21 mars 2024
Dans le cadre de son obligation réglementaire de surveillance de la qualité de l’air dans l’environnement, Saint-Gobain Eurocoustic a confié, depuis 2002 à Atmo Nouvelle-Aquitaine la gestion et l’application de son plan de surveillance autour de son usine implantée à Genouillac, en Creuse.
Saint-Gobain Eurocoustic fabrique des plafonds et panneaux muraux acoustiques en laine de roche, des ossatures métalliques pour plafonds modulaires, des laines techniques conçues pour répondre à des problématiques spécifiques ainsi que des panneaux d’isolation.
Des analyseurs automatiques d’oxydes d’azote (NO, NO2 et NOX), de dioxyde de soufre (SO2), de sulfure d’hydrogène (H2S) et de particules en suspension (PM10 et PM2,5) ont été mis en place à l’automne 2023. En complément, des mesures de certains métaux dans les retombées atmosphériques et en air ambiant ont également été réalisées sur la même période. Le site de mesure est le parking situé en face de l’usine, à l’Est-Nord-Est de sa cheminée.
Les principales conclusions de l’étude sont les suivantes :
Pour les métaux dans l’air ambiant, la valeur limite et l’objectif de qualité en plomb de 500 ng/m3 et 250 ng/m3 n’a pas été dépassé. Il en est de même pour les valeurs cibles de l’arsenic et du nickel, respectivement 6 ng/m3 et 20 ng/m3. Le nickel et le cuivre présentent des concentrations faibles et du même ordre de grandeur depuis 2012.
Pour les métaux dans les retombées atmosphériques, la concentration en arsenic est de 5 pour une valeur de référence de 4 µg/m²/j. Les valeurs de référence du nickel et du plomb ont été respectées pendant la période de mesure. Pour les 5 métaux mesurés, les concentrations en 2023 sont légèrement supérieures ou équivalentes à celles mesurées en 2022 et correspondent aux niveaux les plus faibles mesurés depuis 2012, sauf pour le cuivre.
En ce qui concerne le dioxyde d’azote (NO2) les concentrations moyennes en NO2 sur le parking de Saint-Gobain Eurocoustic sont inférieures aux concentrations des stations fixes de Limoges (site trafic et de fond urbain) et supérieures aux concentrations observées sur le site de fond rural de la forêt de Chizé (Zoodyssée). La valeur limite horaire de 200 µg/m3 a été respectée pendant la période de mesure ainsi que la recommandation de l’OMS de 25 µg/m3.
A titre indicatif, la valeur limite pour la protection de la santé humaine, définie à l’échelle annuelle (40 µg/m3) a été respectée. Le seuil recommandé par l’OMS, en moyenne annuelle, de 10 µg/m3 a également été respecté. La rose de pollution pour le NO2 montre des concentrations plus élevées pour des vents en provenance de l’Ouest-Sud-Ouest, du Sud-Ouest et Ouest Nord-Ouest. La route D940 et le parking principal de l’usine Saint-Gobain Eurocoustic étant situés à proximité du site de mesure, ceux-ci ont pu être à l’origine de ces concentrations.
Pour le dioxyde de soufre (SO2), la valeur limite de 350 µg/m3 en moyenne horaire a été respectée. La valeur limite de 125 µg/m3 en moyenne journalière n’a pas été respectée pour le site du parking Eurocoustic. Le seuil journalier correspondant aux recommandations de l’OMS (40 µg/m3) a été dépassé sur ce même site. A titre indicatif, sur la période de mesure, l’objectif de qualité pour le SO2 en moyenne annuelle (50 µg/m3) n’a pas été respecté, la moyenne de la campagne étant de 51 µg/m3. La rose de pollution montre des concentrations en SO2 plus élevées pour des vents en provenance de l’Ouest Sud-Ouest, soit en provenance de la direction de l’usine de Saint-Gobain Eurocoustic.
Pour le sulfure d’hydrogène (H2S), le seuil de gêne olfactive de 7 µg/m3 en moyenne demi-heure glissante a été dépassé pendant 8% du temps. Des odeurs ont donc pu être perçues à proximité du site de mesure pendant ces périodes. La VTR inhalation aigüe (42 µg/m3 en moyenne horaire, OEHHA) a été dépassée pendant 0,3% du temps. Les concentrations en moyennes journalières sont largement inférieures à la VTR préconisée par l’INERIS (100 µg/m3) et au seuil recommandé par l’OMS (150 µg/m3). Selon la rose de pollution, des concentrations en H2S plus élevées sont observées pour des vents en provenance de l’Ouest Nord-Ouest ainsi que de l’Ouest Sud-Ouest, soit en provenance de la direction de l’usine de Saint-Gobain Eurocoustic.
En ce qui concerne les particules en suspension PM10, pendant la période de mesures, les concentrations moyennes observées sont supérieures aux stations de Limoges (trafic et fond urbain) et la station de Zoodyssée (fond rural). La valeur limite de 50 µg/m3 (à ne pas dépasser plus de 35 jours par an) a été dépassée pendant 4 jours, sur la période de mesure. A titre indicatif, le seuil recommandé par l’OMS (45 µg/m3 à ne pas dépasser plus de 3 jours par an) a été dépassé pendant 6 jours. Selon la rose de pollution, la majorité des PM10 est apportée par des vents en provenance de l’Ouest-Sud-Ouest, soit en provenance de la direction de l’usine de Saint-Gobain Eurocoustic.
Le seuil en moyenne journalière pour les particules fines PM2,5 recommandé par l’OMS (15 µg/m3) a été dépassé pendant 10 jours, soit 23% du temps. Il a également été dépassé par la station « Limoges – Berland » pendant 1 journée. A titre indicatif, la valeur limite de 25 µg/m3 (en moyenne annuelle) n’a pas été dépassée. En revanche, le seuil recommandé par l’OMS en moyenne annuelle de 5 µg/m3 a été dépassé sur le site de mesure. Selon la rose de pollution, la majorité des particules PM2,5 est apportée par des vents provenant de l’Ouest Sud-Ouest soit de l’usine de Saint-Gobain Eurocoustic. Une part non négligeable des PM2,5 est également apportée pour des vents en provenance de l’Ouest Nord-Ouest, soit du bourg de Genouillac, en lien avec les activités du secteur résidentiel, notamment l’utilisation du chauffage au bois.
Des pics de concentrations plus élevées sont observés le 25-27/10, 2-3/11 ainsi que 10 et 12-14/11 pour le H2S, les PM10 et les PM2,5.
Ces jours-là, les vents provenaient en majorité du Sud-Ouest, c’est-à-dire en provenance de la direction de l’usine. Celle-ci peut potentiellement être à l’origine de ces pics.
Après analyse par Saint-Gobain Eurocoustic, les pics constatés sont liés à la marche des lignes de production notamment celle de la ligne 1. Les pics sont positionnés lors des arrêts de ligne/ démarrage de ligne, étant des phases où par mesure de sécurité, les fumées sont envoyées directement par les cheminées de sécurité et non par la cheminée principale et donc sans traitement préalable. Ces phases d’arrêt et de redémarrage concernent essentiellement la ligne 1, soit la cheminée de sécurité qui est la plus proche du parking (positionnement de la remorque).
