Publié le 20 septembre 2024
Ce rapport présente la méthodologie et les résultats de l'étude RENOVAIR (2021-2023) menée conjointement avec le Cerema Sud-Ouest. L'objectif de RENOVAIR est de quantifier la prise en compte de 4 paramètres influençant directement la performance énergétique et sanitaire des bâtiments ainsi que le confort des occupants de logements sociaux rénovés (c'est-à-dire l'étanchéité à l'air, la ventilation, la QAI et le confort ambiant), lorsqu'aucune exigence relative à ces quatre paramètres n'a été donnée dans les cahiers des charges des programmes d'aides financières éco-conditionnées.
Nous avons élaboré un protocole métrologique pour instrumenter 21 logements d'opérations de rénovation énergétique de logements sociaux aidés, pour réaliser des mesures avant et après travaux. Ce protocole a été élaboré dans une optique de maîtrise des coûts de métrologie, afin de consolider ce type d'inspection, pour accompagner les maîtres d'ouvrage sociaux souhaitant mieux suivre la réalisation effective de leurs rénovations.
Les résultats obtenus sont présentés dans ce rapport. Ils montrent des résultats plutôt performants pour l'étanchéité à l'air des constructions avant travaux. À l'inverse, nous n'avons pas observé d'amélioration systématique significative sur l'ensemble des opérations après travaux. En effet, certaines opérations ont même conduit à une dégradation importante de l'étanchéité à l'air après les travaux.
Concernant le renouvellement d'air, le constat sur l'efficacité des systèmes de ventilation en place avant les travaux montre un taux de conformité de 14 % sur les débits totaux minimum, ce qui est inférieur à celui des logements neufs en France. Là encore, l’amélioration est plutôt courante mais pas systématique puisque 2 opérations présentent des niveaux de dépressions aux extractions qui sont insuffisants. Néanmoins, les concentrations en CO2 sont en majorité conformes au seuil recommandé.
Quant à la qualité de l'air intérieur, il apparait que les travaux ont été sources de COV qui n'ont dégradé que temporairement la QAI des logements puisque leurs niveaux sont plus ou moins revenus à leur état initial un an après l'achèvement des travaux (en considérant que les concentrations plus élevées ayant pu être mesurées lors de cette dernière phase ont été causées par les occupants).
Il est plus difficile de conclure de l'impact des travaux sur le confort thermique des logements étant donné la crise énergétique actuelle et les campagnes de communication du plan sobriété énergétique incitant les ménages à diminuer la température de chauffage à 19°C (en dehors de la zone de confort considérée dans notre étude).
L'objectif du projet RENOVAIR étant d'aider les décideurs publics à définir des exigences pour améliorer efficacement les performances énergétiques et sanitaires des bâtiments rénovés, nous pouvons mettre en avant, d'après les résultats présentés ci-dessus, la nécessité d'imposer des objectifs éco-conditionnées et les contrôles correspondants sur les niveaux de performances de l'étanchéité à l'air des bâtiments rénovés, ainsi que sur les systèmes de ventilation.
Les non-conformités identifiées sur ces paramètres sont certes non majoritaires, mais elles sont loin d'être négligeables étant donné la taille très réduite de notre échantillon pour la réalisation de cette étude.