Publié le 1 janvier 2014
Ces mesures de produits phytosanitaires dans l’air ambiant sur deux communes girondines ont été réalisées dans le cadre du projet PHYTO’Riv. L’objectif de ces mesures était de pouvoir quantifier de manière plus précise l’exposition relative aux produits phytosanitaires de deux zones similaires autant que faire se peut, à l’exception de l’utilisation de ces produits, de par un environnement agricole très différent.
Au niveau général, les résultats obtenus mettent en lumière les éléments suivants :
- Tout d’abord, sur les 40 produits recherchés (7 insecticides, 16 herbicides et 17 fongicides), 29 n’ont jamais été détectés, 2 ont été détectés sur 1 échantillon sans être quantifié, et les 9 autres ont été quantifiés sur au moins 1 échantillon.
- Parmi les 9 molécules quantifiées, les fongicides (F) sont largement représentés (7 molécules) alors qu’un seul herbicide (H) et un seul insecticide (I) sont quantifiés.
Molécule par molécule, les résultats sont les suivants :
- Le folpel (F), très utilisé en viticulture, est la molécule la plus quantifiée, à la fois en nombre d’échantillons, mais aussi en concentration. Les niveaux observés à Rauzan pour cette molécule sont 20 fois plus élevés que sur Saint-Symphorien. La moyenne observée sur le château de Rauzan (24,4 ng/m3) est deux fois plus faible que celle observée sur le site de la coopérative en 2004. Il est à noter que les valeurs ne sont pas directement comparables, la campagne 2010 étant réalisée sur un site « de fond » sur Rauzan, alors que le site de 2004 était à proximité immédiate d’une parcelle où pouvaient être réalisés des épandages de produits phytosanitaires (site dit « de proximité »). Quant aux niveaux observés sur Saint-Symphorien (1,2 ng/m3), ils sont 3 fois plus faibles que ceux observés sur le Jardin botanique de Bordeaux en 2009.
- Le chlorothalonil (F), utilisé plutôt en grandes cultures, est la deuxième molécule en nombre de quantification, et est observé à des niveaux équivalents entre les deux sites (entre 0,2 et 0,3 ng/m3), soit des niveaux équivalents à ceux observés lors des précédentes campagnes.
- Le cyprodinil (F) est la deuxième molécule en concentration sur Rauzan, alors qu’elle est détectée une semaine à l’état de traces sur Saint Symphorien. C’est la seule molécule, à l’exception du folpel, pour laquelle des teneurs hebdomadaires supérieures à 1 ng/m3 sont observées.
- Le chlorpyriphos éthyl (I) et le krésoxim méthyl (F) sont quantifiés à des valeurs proches de la limite de quantification respectivement 5 et 3 semaines sur Rauzan. Ces molécules ne sont pas détectées sur Saint-Symphorien. Pour la première molécule, les niveaux relevés sont extrêmement plus faibles sur le château que ceux observés sur le site de la coopérative en 2004, alors que pour la 2ème, les niveaux sont équivalents, voire légèrement supérieurs.
- Enfin, deux molécules (la pyriméthanil (F) et le tébuconazole (F)) sont quantifiées une semaine sur Rauzan. En contrepartie, deux autres molécules (la fenpropidine (F) et le prosulfocarbe (H)) sont quantifiées une semaine sur Saint-Symphorien.
En terme d’évolution temporelle, sur Rauzan, les niveaux relevés sont extrêmement faibles la 1ère semaine de mesures, à mettre en lien avec les précipitations observées sur cette semaine. Les niveaux ont été maximaux sur les semaines 2,3 et 4, avant de diminuer à partir de la semaine 5. Des niveaux encore significatifs en pesticides sont toutefois observés en semaine 8, soit du 3 au 10 août. En effet, à titre d’exemple, la concentration hebdomadaire de folpel s’est élevée à plus de 18 ng/m3.
Le profil est relativement similaire sur Saint Symphorien, bien que moins marqué, avec des niveaux en produits phytosanitaires au maximum la deuxième semaine de mesures, puis une décroissance. A noter qu’aucun pesticide n’est quantifié la 6ème semaine de mesures sur ce site.
