Publié le 3 mars 2022
Dans le cadre de son obligation réglementaire de surveillance de la qualité de l’air dans l’environnement, Saint-Gobain Eurocoustic a confié, depuis 2002 à Atmo Nouvelle-Aquitaine la gestion et l’application de son plan de surveillance autour de son usine implantée à Genouillac, en Creuse.
Saint-Gobain Eurocoustic fabrique des plafonds et panneaux muraux acoustiques en laine de roche, des ossatures métalliques pour plafonds modulaires, des laines techniques conçues pour répondre à des problématiques spécifiques ainsi que des panneaux d’isolation.
Des analyseurs automatiques d’oxydes d’azote (NO, NO2 et NOx), de dioxyde de soufre (SO2), de sulfure d’hydrogène (H2S) et de particules en suspension (PM10 et PM2.5) ont été mis en place à l’automne 2021. En complément, des mesures de certains métaux dans les retombées atmosphériques et en air ambiant ont également été réalisées sur la même période. Le site de mesure est le parking situé en face de l’usine, à l’Est-Nord-Est de sa cheminée.
Les principales conclusions de l’étude sont les suivantes :
Pour les métaux dans l’air ambiant, la valeur limite et l’objectif de qualité en plomb de 500 ng/m3 et 250 ng/m3 n’ont pas été dépassés, à titre indicatif. Il en est de même pour les valeurs cibles de l’arsenic et du nickel, respectivement 6 ng/m3 et 20 ng/m3. Les concentrations en arsenic, plomb et sélénium augmentent lorsque le taux d’exposition du site de mesure à la cheminée de l’usine croit. Pour l’arsenic, le chrome et le plomb, les niveaux sont plutôt faibles et stables depuis 2016-2017. Le nickel et le cuivre présentent des concentrations faibles et du même ordre de grandeur depuis 2012.
Pour les métaux dans les retombées atmosphériques, la valeur de référence pour l’arsenic de 4 μg/m²/j en moyenne annuelle a été dépassée. Les valeurs de référence suisses et allemandes pour le nickel et le plomb ont été respectées pendant la période de mesure. Pour les 5 métaux mesurés, les concentrations en 2021 sont inférieures à celles mesurées en 2019 et correspondent aux niveaux les plus faibles mesurés depuis 2012.
En ce qui concerne le dioxyde d’azote, la valeur limite horaire de 200 μg/m3 a été respectée pendant la période de mesure. La recommandation de l’OMS de 25 μg/m3 a été respectée. A titre indicatif, la valeur limite pour la protection de la santé humaine, définie à l’échelle annuelle (40 μg/m3) a été respectée. Le seuil recommandé par l’OMS, en moyenne annuelle, de 10 μg/m3 l’a également été. La rose de pollution pour le NO2 montre des concentrations légèrement plus élevées pour des vents en provenance du Ouest-Sud-Ouest et du Sud-Ouest. La route D940 et le parking principal de l’usine Saint-Gobain Eurocoustic étant situés à proximité du site de mesure, ceux-ci ont pu être à l’origine de ces concentrations.
Pour le dioxyde de soufre, les valeurs limites de 350 μg/m3 en moyenne horaire et 125 μg/m3 en moyenne journalière ont été respectées. Le seuil journalier correspondant aux recommandations de l’OMS (40 μg/m3) l’a été également. A titre indicatif, l’objectif de qualité pour le SO2 en moyenne annuelle (50 μg/m3) a été respecté. La rose de pollution montre des concentrations en SO2 plus élevées pour des vents en provenance du Ouest-Sud-Ouest, soit en provenance de la direction de l’usine de Saint-Gobain Eurocoustic.
Pour le sulfure d’hydrogène, le seuil de gêne olfactive de 7 μg/m3 en moyenne demi-heure glissante a été dépassé pendant 24% du temps. Des odeurs ont donc pu être perçues à proximité du site de mesure pendant ces périodes. Les concentrations en moyennes journalières sont largement inférieures à la VTR préconisée par l’INERIS (100 μg/m3) et au seuil recommandé par l’OMS (150 μg/m3). Selon la rose de pollution, des concentrations en H2S plus élevées sont observées pour des vents en provenance du Ouest-Sud-Ouest et du Sud-Ouest, soit en provenance de la direction de l’usine de Saint-Gobain Eurocoustic.
En ce qui concerne les particules en suspension PM10, la valeur limite de 50 μg/m3 (à ne pas dépasser plus de 35 jours par an) a été dépassée pendant 1 journée. Le seuil recommandé par l’OMS (45 μg/m3 à ne pas dépasser plus de 3 jours dans l’année) a été dépassé pendant 2 jours. A titre indicatif, la valeur limite en moyenne annuelle pour les PM10 (40 μg/m3) a été respectée sur la période de mesures. En revanche, le seuil recommandé par l’OMS en moyenne annuelle (15 μg/m3) a été dépassé sur le site de mesure uniquement. La rose de pollution montre des concentrations en PM10 plus élevées pour des vents en provenance du Ouest-Sud-Ouest et du Sud-Ouest, soit en provenance de la direction de l’usine de Saint-Gobain Eurocoustic.
Le seuil en moyenne journalière recommandé par l’OMS (15 μg/m3) pour les particules fines PM2.5 a été dépassé pendant 11% du temps. A titre indicatif, la valeur limite de 25 μg/m3 (en moyenne annuelle) n’a pas été dépassée. En revanche, le seuil recommandé par l’OMS en moyenne annuelle de 5 μg/m3 a été dépassé sur le site de mesure mais aussi sur les stations de référence. Selon la rose de pollution, des concentrations en PM2.5 plus élevées sont observées pour des vents en provenance du Ouest-Sud-Ouest et du Sud-Ouest, soit en provenance de la direction de l’usine de Saint-Gobain Eurocoustic.
Des pics de concentrations plus élevées ont été observés pour le NO2, le SO2, le H2S, les PM10 et les PM2.5, entre le 19 et le 21/10/2021 et entre le 01 et le 02/11/2021. Ces jours-là, les vents provenaient en majorité du Ouest-Sud-Ouest et du Sud-Ouest, c’est-à-dire en provenance de la direction de l’usine. Celle-ci peut potentiellement être à l’origine de ces pics.
