Plan de surveillance 2023 : Alveol - installation de stockage des déchets non dangereux - du 23/03 au 26/04/2023 - Bellac, Blond, Peyrat-de-Bellac (87)

Dans le cadre de ses obligations réglementaires de surveillance de la qualité de l’air, Suez RV Sud-Ouest a confié à Atmo Nouvelle-Aquitaine la gestion et l’application de son plan de surveillance 2023 autour du site d’Alvéol, installation de stockage des déchets non dangereux (ISDND), à Peyrat-de-Bellac en Haute-Vienne (87). Ce plan de surveillance annuel est effectué par Atmo Nouvelle-Aquitaine depuis 2011.

Un laboratoire mobile, un préleveur ainsi que des échantillonneurs passifs ont été mis en place dans le but de répondre à ces obligations réglementaires dont la caractérisation de plusieurs molécules odorantes telles que le sulfure d’hydrogène H₂S et l’ammoniac NH₃ mais aussi la mesure des particules grossières PM₁₀ et de plusieurs métaux : l’arsenic, le plomb, le nickel, le chrome et le cadmium.

La campagne de mesure a eu lieu entre le 23/03 et le 16/04/2023. Les 7 sites habituels ont été instrumentés : 6 sur la commune de Bellac et Peyrat-de-Bellac et 1 site témoin, situé en dehors de l’influence d’Alvéol, situé sur la commune de Blond.

Les principales conclusions de cette étude sont les suivantes :

Sulfure d’hydrogène H₂S

• Les concentrations mesurées par tubes passifs sont, sur l’ensemble des sites, inférieures au seuil de quantification et cohérentes avec les données enregistrées en temps réel par l’analyseur automatique.
• Les concentrations mesurées sont inférieures à la VTR en situation d’exposition subchronique (quelques jours à quelques mois) de 28 μg/m³ (ATSDR, 2016) et également inférieures à la VTR en situation d’exposition aiguë (quelques minutes à quelques jours) de 97 μg/m³ (ATSDR, 2016).
• Les concentrations en H₂S sont largement inférieures au seuil journalier recommandé par l’OMS.
• Le seuil de gêne olfactif défini par l’OMS a été atteint 1 fois, le 09/04/2023, pendant la période de mesure.
• Les concentrations mesurées en 2023 sont similaires à celles mesurées en 2022.
• N.B. : Les concentrations en H₂S obtenues par analyseur automatique peuvent refléter les concentrations d'H₂S et de divers COV soufrés d'origine industrielle, interférents à la mesure, (les résultats des quelques COV soufrés précisés dans ce rapport sont cependant faibles).

Ammoniac NH₃ et amines totales

• Les teneurs mensuelles de NH3 relevées sont du même ordre de grandeur que celles observées depuis le démarrage de la surveillance d'Alvéol en 2011.
• Les valeurs sont bien inférieures à la valeur toxicologique de référence pour une exposition subchronique de 500 μg/m³ (ANSES 2018).
• Les amines totales n’ont pas pu être quantifiées car non présentes ou en très faible quantité.

COV : Mercaptans et autres composés soufrés

• Les analyses réalisées en 2023 sont cohérentes avec celles des années précédentes, seul le méthanethiol a été quantifié. Sa concentration reste très proche de la limite de quantification.
• Les autres composés soufrés sont potentiellement présents mais les teneurs sont inférieures aux seuils de quantification.
• Les composés ayant une VTR, le 1,2-dichloroéthane et le disulfure de carbone, ont montré des concentrations largement inférieures à leur VTR pour inhalation chronique, respectivement de 2 403 μg/m³ (ATSDR 2001) et de 931 μg/m3 (ATDR 1996), à titre indicatif.

COV : BTEX et halogénés

• Les concentrations moyennes de BTEX relevées au cours de cette campagne de mesure sont similaires à celles relevées au cours de la campagne 2022.
• À titre indicatif, les concentrations mensuelles relevées en benzène en 2023 sont cohérentes avec les concentrations annuelles relevées par le réseau de surveillance fixe d’Atmo Nouvelle-Aquitaine.
• A titre indicatif, les concentration en benzène sont inférieures à la valeur limite annuelle (5 μg/m³) et à l’objectif de qualité (2 μg/m³).
• Les concentrations en benzène, éthylbenzène, trichloréthylène et tétrachloroéthylène sont inférieures à leurs VTR pour inhalation subchronique, respectivement : 19 μg/m³ (ATSDR 2007), 4 300 μg/m³ (ANSES 2016), 3200 μg/m³ (ANSES 2018) et 400 μg/m³ (ANSES 2018).
• A titre indicatif, les concentrations en toluène sont largement inférieures à la VTR pour inhalation chronique de 19 000 μg/m³ (ANSES 2017).

Autres COV

• Dix autres COV les plus présents ont été détectés.
• Les composés qui sont les plus présents dans les échantillons, lors de cette campagne de mesure, sont l’acide acétique, le dodécane, le décane et le 1-nonène.
• La MEK (butanone) et l’hexane possèdent des VTR : à titre indicatif, leurs concentrations sont inférieures à leurs VTR pour inhalation chronique, respectivement 5000 μg/m3 (US EPA 2003) et 3000 μg/m3 (ANSES 2014).

Métaux lourds

• Les teneurs en métaux lourds sont faibles pour les quatre semaines de prélèvement.
• Les valeurs règlementaires en moyenne annuelle établies pour quatre des métaux lourds recherchés ici et présentées à titre d’information sont largement respectées.
• Les concentrations relevées en 2023 sont similaires aux années précédentes.

Particules grossières PM₁₀

• Les teneurs journalières présentent des niveaux proches des autres sites de mesures non exposés à Alvéol.
• Les concentrations relevées sur le site du Vignaud sont inférieures au seuil règlementaire journalier (50 μg/m³) et au seuil journalier recommandé par l’OMS (45 μg/m³).
• A titre indicatif, le seuil règlementaire annuel (40 μg/m³) est respecté sur le site du Vignaud. Il en est de même pour le seuil annuel recommandé par l’OMS (15 μg/m³).
• Globalement, les mesures effectuées sur la même période au niveau des trois stations fixes de fond urbain d’Atmo Nouvelle-Aquitaine les plus proches de la zone d’étude montrent une bonne corrélation des concentrations entre les quatre stations et ainsi excluent un potentiel impact du centre de stockage sur les concentrations en PM₁₀.