Publié le 17 octobre 2016
La station de mesure de la qualité de l'air implantée en mars 2010 rue du Général Largeau à Niort a montré un dépassement de la valeur limite pour le NO2 (40μg/m3) en 2010 (42 μg/m3, moyenne annuelle reconstituée) et 2011 (42μg/m3).
Suite à ce constat, il a été décidé de réaliser une étude préliminaire visant à fournir les éléments permettant de trancher sur la nécessité de mise en place d'un plan de protection de l’atmosphère (PPA).
Ces derniers sont obligatoires sur les agglomérations de plus de 250 000 habitants ainsi que les zones où les valeurs limites sont dépassées ou risquent de l’être, sauf lorsqu'il est prouvé que les niveaux de concentration dans l'air ambiant peuvent être réduits de manière plus efficace par des mesures prises dans un autre cadre.
Dans le cas de l'agglomération de Niort, l'étude préliminaire menée en 2012 et 2013 a montré que les mesures prises dans le cadre du PDU de l'agglomération seraient suffisantes pour réduire de manière significative les concentrations mesurées sur Niort. Il a en conséquence été décidé, en concertation avec les services de l'état, de la ville et de l'agglomération de réaliser un PPA simplifié.
Ce dernier comporte un bilan des mesures, des zones en dépassement et des populations exposées pour l'état initial et l'horizon 2019. Le bilan de la qualité de l'air a été réalisé sur l'agglomération de Niort pour l'état initial et l'horizon 2019 (échéance du PDU) à travers un bilan des mesures menées sur le territoire, une étude des sources d'émissions atmosphériques et la réalisation d'une plate-forme de modélisation à l'échelle urbaine. L'étude porte sur le dioxyde d'azote (NO2) qui est à l'origine du dépassement et sur les particules fines PM10.
Les bilans de mesure de la qualité de l'air sur Niort montrent que les concentrations de dioxyde d'azote (NO2) et de particules fines (PM10) suivent une tendance à la baisse sur ces dix dernières années. Ces tendances portent sur des mesures de fond, pour lesquelles les valeurs limites sont respectées.
Dans le cas des stations en proximité trafic, des mesures par échantillonneurs passifs menées en 2010 avaient montré un dépassement probable de la valeur limite pour le NO2 sur certaines rues du centre-ville.
Venant conforter ces mesures, la station fixe de la rue du Gal. Largeau a montré en 2010 et 2011 un dépassement de 1 à 2 μg/m3 de la valeur limite pour le NO2 . En revanche depuis 2012, la moyenne annuelle pour le NO2 mesurée rue du Gal. Largeau est inférieur à la valeur limite de 40μg/m3.
Le bilan des émissions de la CAN pour l'état initial montre que les émissions d'oxydes d'azote sont largement dominées sur le territoire par les émissions du trafic routier. Les émissions liées aux PM10 sont en revanche liées à un ensemble de sources qui comporte le trafic routier, le chauffage des logements l'agriculture et l'industrie. L'hétérogénéité du territoire de la CAN, avec un centre-urbain sur Niort et le restant du territoire à dominante rurale influence fortement la répartition des émissions ; 30 % des oxydes d'azote sont émis uniquement sur la ville de Niort.
La modélisation à l'échelle urbaine a permis d'estimer pour l'état initial la superficie et le nombre d'habitants exposés à un dépassement de la valeur limite pour le NO2. La superficie concernée est extrêmement limitée, avec moins d'un hectare et 0.001 % de l'agglomération. Les zones en dépassement sont situées sur des voies supportant un trafic important (plus de 13000 véhicules/jour), sur l'autoroute, la rocade mais principalement sur le centre-ville de Niort. C'est là que les surfaces les plus importantes sont estimées et c'est également là qu'elles impactent des habitations, donc des populations sur leur lieu d'habitation. Il s'agit en particulier des voies relativement étroites qui convergent vers la place St Jean, au coeur du centre-ville et qui sont bordées de bâtiments qui gênent la dispersion des polluants. On parle de « rue canyon »; c'est lorsqu'une rue canyon du centre-ville supporte un trafic élevé que l'on observe les dépassements de valeurs limites. Les dépassements concernent environ 587 habitants sur leur lieu d'habitation, soit 0.6 % de la population de la CAN. Il s'agit ici d'une hypothèse majorante, prenant en compte l'exposition maximale potentielle des lieux d'habitations.
Aucun dépassement de la valeur limite n'est en revanche constaté pour les PM10.
En 2019, les émissions d'oxydes d'azote diminuent de 50 % par rapport à l'état initial, en particulier grâce à la baisse des émissions liées au trafic routier. Les émissions de PM10 diminuent également en 2019 de 27%, soit une baisse un peu plus faible que pour les NOx. Cette fois ce sont en premier les logements sur lesquels on observe la plus forte réduction d'émissions, suivis par les transports.
Mais malgré la baisse des émissions de dioxyde d'azote, il reste encore en 2019 des zones en dépassement de la valeur limite pour le NO2. Dans l'ensemble, les concentrations ont diminué, le modèle ne montre, entre autre, plus de dépassements au niveau de la station de la rue Largeau (au centre de la rue). Mais des dépassements sont encore estimés, sur les extrémités de la rue Largeau, sur la rue du 24 février et sur la rue Chabaudy. La valeur maximale estimée sur tout le territoire est de 51 μg/m3 au niveau de la rue du 24 février.
La surface en dépassement pour le NO2 ne représente plus que 0.0001 % du territoire de la CAN. Il reste encore environ 560 habitants exposés à un dépassement sur leur lieu de résidence. Cette valeur est là encore estimée à partir d'une hypothèse majorante, tenant compte de l'exposition maximale potentielle des lieux d'habitations.
Dans le cas des particules PM10, les valeurs limites sont respectées sur l'ensemble du territoire.