Publié le 20 avril 2023
En 2022, Atmo Nouvelle-Aquitaine a réalisé une campagne de mesures pour deux polluants : l’ammoniac et le 1.3-butadiène. Ils sont tous deux qualifiés de « polluants émergents », c’est-à-dire dont l’impact sur la santé et/ou l’environnement est fortement suspecté ou reconnu, mais pour lesquels on ne dispose que de peu de données de concentration dans l’air. Les mesures ont été réalisées tout au long de l’année à l’aide de prélèvements par échantillonneurs passifs. Aucun de ces deux polluants ne fait l’objet d’une valeur réglementaire dans l’air ambiant. En revanche l’ANSES a définit des Valeurs Toxicologiques de Références (VTR) pour l’inhalation chronique pour chacun des 2 composés.
L’ammoniac
L’ammoniac (NH3) est présent naturellement dans l’environnement du fait de son rôle dans le cycle de l’azote dans les milieux aquatique et terrestre. La majeure partie de l’ammoniac a cependant pour origine l'activité humaine. Si l’ammoniac provient très majoritairement des activités agricoles, il est aussi émis par les transports et l’industrie.
L'ammoniac est à l’origine de la formation de particules secondaires, qui contribuent à la présence de particules fines dans l’air, enjeu majeur de santé publique.
En 2022 sur la région, les valeurs les plus élevées ont été mesurées en zone rurale, dans le département des Deux Sèvres, dans un secteur de production de type polyculture élevage. En dehors des Deux Sèvres, c’est sur deux sites trafic que les valeurs sont les plus élevées à l’échelle annuelle : Poitiers et Bordeaux. Cela confirme, en plus de l’impact des émissions agricoles, l’impact en zone urbaine du trafic routier sur la présence d’ammoniac à proximité des voies de circulation.
Le 1.3-butadiène
Le 1,3-butadiène a été identifié en 2018 par l’ANSES comme étant la première substance prioritaire, non règlementée actuellement. A ce titre, l’agence a recommandé la mise en place d’une surveillance nationale de ce composé, associée à la proposition d’un objectif environnemental en lien avec la protection de la santé humaine.
En France et dans le monde, les niveaux plus élevés de 1,3-butadiène sont mesurés à proximité des raffineries de pétrole, des produits chimiques, des usines de fabrication de plastique et de caoutchouc. En dehors des zones industrielles, les principales sources d’exposition sont les gaz d’échappement, les fumées des incinérateurs de déchets et de feu de bois et la fumée de cigarette.
Les valeurs mesurées durant la campagne 2022 sur les 4 sites sont supérieures aux valeurs de fond rural des stations MERA mais très proches d’une valeur de fond en zone urbaine.
Seul le site de Bordeaux, le plus influencé par le trafic, a des valeurs un peu supérieures, mais qui restent cependant proche d’un fond urbain, et très inférieures à la VTR de 2 μg/m3.