Publié le 1 juin 2023
A la suite de plaintes d’habitants de Mauzé-sur-le-Mignon (79) concernant des émissions de poussières possiblement en provenance de l’usine Archiblock, transformant du bois traité en palettes, Niort Agglo, la commune de Mauzé-sur-le-Mignon ainsi que le groupe Archimbaud propriétaire de l’usine, ont sollicité Atmo Nouvelle-Aquitaine afin de réaliser des mesures de qualité de l’air.
Deux campagnes ont été mises en oeuvre : une campagne estivale qui s’est déroulée du 17/06 au 31/08/2022 et une campagne hivernale : du 04/01 au 13/02/2023.
Quatre des cinq sites étudiés sont situés sur la commune de Mauzé-sur-le-Mignon, à proximité de l’usine Archiblock. Un site témoin a été placé en dehors de l’influence de l’usine.
L’industrie du bois étant émettrice de COV, les cinq sites ont été équipés de tubes passifs mesurant les concentrations en BTEX (benzène, toluène, éthylbenzène, xylènes) et en formaldéhyde, en accord avec les prescriptions de la DREAL sur les émissions du site d’Archiblock.
Le site « mairie » a accueilli un laboratoire mobile permettant la mesure en continu des particules PM10 et PM2.5, ainsi que du dioxyde d’azote NO2. Il est situé dans le centre-bourg de Mauzé-sur-le-Mignon et permet d’évaluer la qualité de l’air respiré par la majorité des habitants de la commune et notamment les populations sensibles, les écoles étant situées à une centaine de mètres à l’est de la mairie.
Les objectifs de cette étude sont les suivants : caractériser la qualité de l’air dans le bourg de Mauzé-sur-le-Mignon, comparer les polluants à des valeurs de référence et comparer les polluants à ceux mesurés sur les stations fixes d’Atmo Nouvelle-Aquitaine ou sur un site témoin.
Les principales conclusions de cette étude sont les suivantes :
Pour le dioxyde d’azote NO2
Les concentrations mesurées au niveau de la mairie sont globalement du même niveau que plusieurs stations de fond du réseau d’Atmo Nouvelle-Aquitaine. Les seuils règlementaires (200 μg/m3 en moyenne horaire et 40 μg/m3 en moyenne annuelle) ont été respectés. Les seuils recommandés par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) (25 μg/m3 en moyenne journalière et 10 μg/m3 en moyenne annuelle) ont également été respectés.
Pour les particules en suspension PM10
Les concentrations mesurées au niveau de la mairie sont globalement du même niveau que plusieurs stations de fond du réseau d’Atmo Nouvelle-Aquitaine. Le seuil de la valeur limite en moyenne journalière (50 μg/m3) a été dépassé pendant deux journées par la station mobile de la mairie. Ce seuil ne doit pas être dépassé plus de 35 jours par an. Le seuil de la valeur limite annuelle (40 μg/m3) a été respecté.
Le seuil journalier recommandé par l’OMS (45 μg/m3) a été dépassé pendant 3 journées sur la station mobile « Mairie » mais aussi sur plusieurs stations fixes. Une tolérance de 3 jours de dépassement par an est appliquée pour les seuils recommandés par l’OMS.
Le seuil annuel recommandé par l’OMS (15 μg/m3) a été dépassé sur le site « Mairie » mais aussi sur les stations fixes de référence.
Les pics de PM10 enregistrés entre le 17 et le 18/06/2022, du 19/07/2022 et entre le 09 et le 10/02/2023 ne semblent pas provenir des rejets de l’usine Archiblock car ceux-ci sont survenus à des moments où les vents ne provenaient pas de la direction de l’usine ou lors d’une pollution globale visible également sur les stations de fond de référence.
En ce qui concerne les particules fines PM2,5
Les concentrations mesurées au niveau de la mairie sont globalement du même niveau que plusieurs stations de fond du réseau d’Atmo Nouvelle-Aquitaine. Le seuil journalier recommandé par l’OMS (15 μg/m3) a été dépassé sur la station mobile « Mairie » pendant 16 journées mais aussi sur plusieurs stations de fond de référence.
Pendant la campagne hivernale, les concentrations en PM2,5 sont du même ordre de grandeur que les stations de fond de référence, ce qui témoigne d’une pollution globale, et non locale, liée notamment à l’utilisation de dispositifs de chauffage au bois.
Le seuil de la valeur limite annuelle (25 μg/m3) a été respecté. Le seuil annuel recommandé par l’OMS (5 μg/m3) a été dépassée sur le site « Mairie » mais aussi sur les stations de fond de référence.
À propos des Composés Organiques Volatils (COV)
Les concentrations relevées sur les 4 sites sont du même ordre de grandeur que le site témoin, pour tous les COV mesurés. Le site témoin est situé en dehors de l’influence de l’usine Archiblock.
Le seul polluant règlementé parmi ces COV est le benzène. Le seuil de la valeur limite annuelle (5 μg/m3) ainsi que l’objectif de qualité (2 μg/m3) ont été respectés sur chacun des sites étudiés.
Les concentrations en toluène mesurées pendant chacune des 8 semaines sont largement inférieures au seuil hebdomadaire recommandé par l’OMS (260 μg/m3). A titre indicatif, les concentrations moyennes en toluène sont largement inférieures à la valeur toxicologique de référence (VTR) pour inhalation chronique (19 000 μg/m3).
Le formaldéhyde et l’éthylbenzène présentent des concentrations largement inférieures à leurs VTR pour inhalation subchronique (respectivement 40 μg/m3 et 4300 μg/m3).
L’usine Archiblock ne semble pas avoir d’impact significatif sur la qualité de l’air respiré par la majorité des habitants de la commune de Mauzé-sur-le-Mignon, en ce qui concerne le formaldéhyde, le benzène, le toluène, l’éthylbenzène et les xylènes. Elle ne semble pas non plus avoir d’impact significatif en ce qui concerne les NOx et les particules PM10 et PM2,5, dans le centre-bourg de Mauzé-sur-le-Mignon.
