Publié le 1 janvier 2014
Les mesures de pesticides dans l'air sont menées sur la région par Atmo Poitou-Charentes depuis plus de 10 ans. Chaque année, des prélèvements d’air sont réalisés de février à décembre sur le site de référence de Poitiers dans le quartier des Couronneries. Ce site « fixe », situé en zone urbaine, permet de suivre de manière objective l’évolution des concentrations dans l’air d’année en année sur une zone de grandes cultures. En parallèle, un site « mobile » est choisi sur un emplacement qui diffère chaque année, de manière à étudier une problématique particulière.
En 2012, les mesures de phytosanitaires dans l’air ont eu lieu de février à décembre sur Poitiers et sur la commune de Juillac-le-Coq, en plein cœur de la zone viticole du Cognaçais. Les zones viticoles sont d’intérêt majeur pour l’étude des phytosanitaires car la vigne est de loin la culture la plus consommatrice de ces produits, en particulier de fongicides; elles représentent à elles seules 26% des consommations régionales de fongicides, soit 12,2 kg/ha contre 1,5 kg/ha pour une culture comme le maïs (source FREDON, données 2005). Le préleveur à Juillac n’était pas situé immédiatement à coté des vignes mais au centre du village, de manière à être représentatif de l’exposition des populations vivants dans ce secteur.
En 2012, les concentrations moyennes de pesticides mesurées dans l'air sur Poitiers restent proches voir un peu inférieures à celles des années précédentes. En revanche sur Juillac-le-Coq, les concentrations sont nettement plus élevées que sur Poitiers ou que sur les autres sites étudiés par ATMO Poitou Charentes ces dernières années pour les fongicides et insecticides. L’étude des concentrations par culture cible sur Juillac-le-Coq montre très nettement la prédominance de l'impact des traitements viticoles sur la présence des pesticides dans l'air.
Sur Poitiers, la répartition est plus diversifiée, entre les grandes cultures (céréales, oléagineux, maïs) et la vigne. Mais contrairement aux années précédentes, c'est l'impact de la vigne qui domine en 2012 sur la capitale régionale, avec 30 % de pesticides issus des traitements de la vigne contre seulement 5 % en 2011, et ce malgré l'absence de surfaces viticoles significatives autour de Poitiers.
L'année 2012 se révèle être une année aux conditions climatiques particulières, favorables aux développement des maladies ayant entraîné des traitements fongicides important, en particulier sur la vigne. L'année 2012 aura connu des concentrations dans l'air en folpel particulièrement élevées, jusqu'à fortement impacter un site urbain éloigné des zones viticoles comme Poitiers.
