Publié le 1 janvier 2014
En 2011, les mesures de pesticides en Poitou‐Charentes ont été réalisées sur deux sites urbains, dans deux des principaux chefs‐lieux de la région : Angoulême, qui de par sa proximité avec le cognaçais possède un environnement mixte grandes‐cultures et vignes, et Poitiers entouré de grandes cultures.
Les concentrations totales mesurées sur les deux sites sont proches, bien inférieures à celles d'un site rural et conformes à celles d'un fond urbain. C'est en revanche la nature des molécules détectées, ainsi que leur répartition dans les trois classes herbicides/fongicides/insecticides qui diffèrent assez fortement entre les deux sites.
D'une manière générale, les concentrations évoluent avec des calendriers similaires à ceux des périodes des traitements agricoles, illustrant le transfert des molécules depuis les zones agricoles traitées vers les centres urbains où se concentrent la population. Les molécules, qui subissent durant ce transfert divers processus de dépôt/dégradation, ont des concentrations généralement moins élevées que celles mesurées à proximité des cultures. L'influence des grandes cultures est plus élevées sur Poitiers que sur Angoulême, malgré leur présence autour de l'agglomération angoumoisine. L'influence viticole se fait sentir sur les deux villes (folpel, Chlorpyriphos ethyl), mais elle est beaucoup plus élevée sur Angoulême. Les concentrations sur la ville restent cependant très inférieures à ce qui avait été mesuré au coeur du Cognaçais en 2006.
Le suivi des mesures de pesticides dans l'air depuis 2003 sur le site fixe de Poitiers permet aujourd’hui de dégager quelques tendances sur l'évolution des concentrations ces dernières années : malgré une relative stabilité du nombre de molécules, les concentrations totales d'herbicides tendent à diminuer sur le site, grâce en partie à l'interdiction de la trifluraline et de l'alachlore. Il faut ici rappeler que ces résultats ne tiennent pas compte du glyphosate, dont les consommations sont pourtant en augmentation, mais qui ne peut être quantifié par les méthodes de mesures employées actuellement. Les concentrations d'insecticides suivent également une tendance à la baisse, seules trois molécules ont été détectées dans l'air de Poitiers en 2011. Les fongicides, dont l'usage fluctuent en fonction des conditions météorologiques, ont des concentrations assez variables d'une année à l'autre, mais en 2011, les concentrations ont été plus faibles qu'en 2009 ou 2010.
