Publié le 1 janvier 2014
On détecte globalement des concentrations de fongicides et insecticides plus élevées en proximité des vergers par rapport au centre-bourg de Secondigny, dont les valeurs sont plus proches de celles du site de référence de Poitiers. Ces écarts sont particulièrement marqués pour le captane et le cyprodinil (lutte contre la tavelure) ou le chlorpyriphos ethyl (insecticide), trois molécules utilisées sur vergers, mais leur influence reste locale. Il existe en revanche peu de différence entre les deux sites de Secondigny sur les herbicides, où les valeurs sont cette fois inférieures à ce qui a été mesuré sur Poitiers.
Les principaux fongicides mesurés en terme de concentrations moyennes sont trois molécules utilisées contre la tavelure sur vergers : le captane, le cyprodinil et le folpel. Les concentrations de captane et cyprodinil sont sensiblement supérieures à celles mesurées sur Poitiers, mais les valeurs de folpel sont du même ordre de grandeur. Les niveaux de captane sont plus importants dans la zone des vergers qu’en centre-bourg, où la molécule est détectée mais n’est jamais quantifiée. On le mesure dans l’air de mai à octobre, la valeur la plus élevée (4.82 ng/m3) ayant été prélevée début juin, vraisemblablement après un traitement (les vents étaient à dominante nord et nord-ouest, le site était donc sous les vents des vergers). Le cyprodinil a été mesuré principalement de mars à juin ; la valeur maximale a été prélevée fin mai. De même que le captane, les valeurs sont sensiblement plus importantes sur la zone des vergers qu’en centre-bourg ou sur Poitiers. Le tolylfluanide, interdit d’utilisation depuis août 2007, est détecté sur tout le mois de juin, puis ponctuellement en juillet et août.
L’insecticide dont les concentrations sont les plus élevées est le chlorpyriphos ethyl, molécule qui peut-être utilisée sur vergers. Les valeurs sont sensiblement supérieures sur la zone de vergers par rapport au centre-bourg de Secondigny ou au site de Poitiers. Il a été détecté de fin mai à mi-octobre, soit une période beaucoup plus restreinte par rapport aux mesures de Poitiers où il a été détecté sur presque toute l’année. L’endosulfan est encore présent dans l’air en juin et juillet, malgré l’interdiction d’utilisation de la molécule qui a pris effet en 2007. Pour finir, le lindane est détecté sur tous les prélèvements du centre-bourg et sur 81% de ceux réalisés en zone de vergers. On observe de même des concentrations moyennes et maximales plus élevées en centre-bourg. Ce type de résultats pourrait venir conforter l’hypothèse selon laquelle les concentrations mesurées actuellement dans l’air proviendraient d’utilisations actuelles ou passées de lindane en zone non agricole (boiseries,…).
Les principaux herbicides détectés sur les deux sites de Secondigny sont des herbicides de grandes cultures. L’impact spécifique des vergers est peu décelable sur les niveaux d’herbicides ; mais par rapport à Poitiers, les concentrations sont un peu plus élevées sur Secondigny pour le prosulfocarbe (céréales d’hiver) et la pendiméthaline qui peut être utilisée en désherbage sur vergers. On retrouve sur Secondigny principalement, de même que sur l’agglomération de Poitiers : la trifluraline (colza), la pendiméthaline (Tournesol), l’acétochlore, le métolachlore et la dimethénamide (maïs). La première molécule d’herbicide détectée en terme de concentration et de fréquence de détection est la trifluraline, utilisée principalement à l’automne sur colza. On la détecte sur la quasi-totalité des prélèvements, mais les valeurs les plus élevées sont mesurées à la fin du mois d’octobre. A noter que les valeurs de trifluraline et acétochlore prélevées sur Secondigny étaient sensiblement inférieures aux concentrations mesurées sur Poitiers.