Publié le 27 mars 2023
Le décret n°2016-849 du 28 juin 2016 et l’arrêté du 4 août 2016 relatifs au Plan Climat Air Énergie Territorial (PCAET) prévoient que les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) de plus de 20 000 habitants mettent en place un PCAET sur leur territoire de compétence. Le PCAET est un outil opérationnel de coordination de la transition énergétique sur le territoire. Il comprend un diagnostic, une stratégie territoriale, un programme d’actions et un dispositif de suivi et d’évaluation.
Ce document propose, conformément au décret et à l’arrêté relatifs au PCAET, le diagnostic air, qui est un état des lieux des émissions de polluants atmosphériques de la communauté d’agglomération du Grand Guéret pour l’année 2018. Ce diagnostic présente donc une analyse détaillée des émissions, pour les polluants NOx, PM10 et PM2,5, SO2, COVNM et NH3 par sous-secteur, ainsi que la comparaison des émissions du territoire avec celles du département et de la région.
Ce document recense également l’état de la qualité de l’air sur le territoire, avec l’analyse des mesures réalisées sur la station de Guéret ; l’étude des épisodes de pollution et pour finir la synthèse de la surveillance des pesticides dans l’air à Guéret effectuée en 2015.
Une station de mesure de la qualité de l’air est présente actuellement sur le territoire du Grand Guéret, située dans la plaine des jeux Raymond Nicolas à Guéret, elle est de typologie Urbaine de fond.
- En 2021, pour le dioxyde d’azote seule la recommandation OMS (2021) en nombre de jour de dépassement du 25 μg/m3 n’a pas été respectée pour la station de Guéret. En revanche, l’ensemble des autres seuils réglementaires et recommandations OMS a été respecté pour les années 2019, 2020 et 2021. Une tendance globale à la baisse des concentrations en dioxyde d’azote est constatée sur la station. Ainsi, les concentrations moyennes annuelles ont baissé de 40% entre 2012 et 2021 sur la station de Guéret.
- En 2021, le seuil d’information et de recommandations des PM10 a été dépassé une fois sur la station de Guéret. Les autres seuils réglementaires et recommandations OMS (2021) ont été respectés sur Guéret en 2021, ainsi que l’ensemble des seuils en 2019 et 2020. Une tendance globale à la baisse des concentrations en particules en suspension est constatée sur la station. Ainsi, les concentrations moyennes annuelles ont baissé de 29 % entre 2012 et 2021 sur la station de Guéret.
- En 2019, 2020 et 2021, l’objectif de qualité de l’ozone n’a pas été respecté pour la station de Guéret. De plus, les deux recommandations OMS (2021) de l’ozone (nombre de jours dépassant le seuil de 100 μg/m3 en moyenne sur 8h et pic saisonnier) n’ont pas été respectés sur la station en 2021. Les autres valeurs réglementaires ont cependant été respectées pour les trois années. L’ozone est un polluant qui voit ses concentrations, années après années, relativement stables.
- En 2019, 2020 et 2021, les concentrations annuelles des métaux lourds (As, Cd, Ni, Pb) et de benzène (C6H6) respectent largement les valeurs réglementaires associées.
Il a pu être recensés en 2021, 2 épisodes de pollution dans le département de la Creuse, et aucun épisode en 2019 et 2020.
Les émissions de polluants de l’agglomération représentent entre 8 à 23% des émissions départementales. Ces émissions ont un impact non négligeable sur la qualité de l’air du territoire. Le territoire Grand Guéret représente ainsi :
- 23% des émissions départementales d’oxydes d’azote (NOx)
- Principaux secteurs émetteurs : transport routier et résidentiel/tertiaire
- Actions prioritaires à mettre en place sur : véhicules diesel, engins industriels, stations d’enrobage, chauffage au bois et au fioul domestique
- 16% des émissions départementales de particules fines (PM2,5) et 14% des émissions de particules en suspension (PM10)
- Principaux secteurs émetteurs : résidentiel, transport routier, agriculture et industrie
- Actions prioritaires à mettre en place sur : chauffage et chaudières bois, véhicules diesel, engins agricoles et travail du sol
- 18% des émissions départementales de COVNM
- Principaux secteurs émetteurs : résidentiel, industrie et transport routier
- Actions prioritaires à mettre en place sur : utilisation industrielle et domestique de solvants et de peintures, chauffage et chaudières bois, véhicules essence
- 8% des émissions départementales de dioxyde de soufre (SO2)
- Principaux secteurs émetteurs : industriel, résidentiel et tertiaire
- Actions prioritaires à mettre en place sur : utilisation de fioul domestique, chauffage au bois, stations d’enrobage
- 8% des émissions départementales d’ammoniac (NH3)
- Principal secteur émetteur : agricole
- Actions prioritaires à mettre en place sur : fertilisation des cultures et système de gestion des déjections animales de l’élevage
L’étude de surveillance des pesticides dans l’air en milieu urbain, effectuée en 2015 sur les sites de Limoges et Guéret, montre la présence dans l’air de 10 molécules pesticides sur les 192 recherchées, dont 5 herbicides, 4 insecticides et 1 fongicide.
- Sur les 10 substances, 6 ont été détectées sous forme de trace et 4 mesurées en teneurs suffisantes pour être quantifiées. Le lindane (insecticide), le métolachlore, la pendiméthaline et le prosulfocarbe (herbicides) ont été relevés à plusieurs reprises au cours de la période d'échantillonnage mais toujours en quantité limitée, avec des concentrations sur les deux sites urbains restant de l'ordre du dixième de nanogramme par mètre cube.
- Il est important de rappeler que les résultats des prélèvements correspondent aux concentrations respirées. Bien que corrélées aux applications de pesticides des différents secteurs d'activités (agricole et non agricole), les concentrations respirées ne découlent pas directement de celles-ci. En effet, les propriétés physico-chimiques d'une molécule, sa persistance dans le sol et son temps de résidence dans l'atmosphère, couplés aux paramètres météorologiques et à la circulation atmosphérique, sont des facteurs déterminants et vont conditionner sa présence ou non dans le compartiment aérien. La pendiméthaline, le métolachlore ainsi que le prosulfocarbe et le lindane sont aussi détectés majoritairement en quantité équivalente dans la région Centre – Val de Loire. Ces molécules incluses dans la liste socle nationale caractérisent la pollution phytosanitaire de fond.