Publié le 18 juillet 2023
Depuis plusieurs années, les particules fines et ultrafines sont suivies sur quatre sites de la région Nouvelle-Aquitaine ; trois stations urbaines de fond : Bordeaux-Talence, Poitiers-Augouard, Limoges-Berland, la quatrième, Lacq, station rurale proche sous influence industrielle. Plusieurs grandeurs sont suivies en continu sur ces sites : la granulométrie des particules fines et ultrafines de tailles 20 - 800 nm, la granulométrie des particules fines et grossières de tailles 150 nm - 15 μm et le comptage des particules PM1 sur Bordeaux-Talence et Poitiers-Augouard.
En fond urbain, deux sources majoritaires de particules ont été identifiées :
- Le trafic routier, émettant des particules de diamètre inférieur à 50 nm : ces particules ultrafines présentent une bonne corrélation avec les oxydes d’azote (NOx) ainsi qu’avec le BCff, particules provenant de la combustion de combustibles fossiles. Les concentrations de ces classes sont plus importantes en jours ouvrés que le week-end, des pics de concentrations sont également observables le matin et le soir. Ces évolutions hebdomadaires et journalières sont typiques des polluants d’origine routière.
- La combustion de la biomasse, identifiable au travers des particules de diamètre 100 à 200 nm : ces particules sont très bien corrélées avec les PM10, les PM2,5 ainsi qu’avec les particules provenant de la combustion de biomasse (BCwb). Les variations saisonnières sont importantes : les niveaux de ces particules sont nettement plus hauts en hiver qu’en été. Pendant la saison froide, les concentrations nocturnes restent élevées, typiques de l’utilisation du chauffage au bois. Les roses de pollution illustrent bien le constat précédent : les vents sont peu chargés en été, les masses d’air de la période froide sont nettement plus concentrées en particules 100-200 nm. Celles-ci proviennent de sources locales ainsi que de l’ensemble des directions. La classe 100-200 nm est caractéristique des émissions liées au chauffage bois.
En proximité industrielle, les deux sources majoritaires identifiées en fond urbain sont présentes mais une troisième a clairement été identifiée : la plateforme industrielle de Lacq. L’étude des vents a mis en évidence des masses d’air chargées en particules ultrafines, de diamètre inférieur à 50 nm, de provenance sud-ouest, pointant directement la zone industrielle, Même si à l’échelle annuelle, il ne semble y avoir aucune corrélation avec le dioxyde de soufre (SO2) ; à l’échelle horaire, des correspondances entre ces deux paramètres ont été identifiées. Ces particules pourraient être liées à la formation d’aérosols secondaires tels que les sulfates à partir du SO2.
Grâce au granulomètre Fidas, permettant de distribuer les particules de diamètre compris entre 150 nm à 15 μm, nous avons pu observer que la majorité des particules ont des diamètres de taille inférieure à 0,5 μm. 96 % des particules (en nombre) ont un diamètre inférieur à 0,4 μm, 99 % ont un diamètre inférieur à 1 μm et 99,9 % ont un diamètre inférieur à 2,5 μm. Les 3 sites (Bordeaux-Talence, Poitiers-Augouard et Limoges-Berland, stations urbaines de fond) présentent des profils granulométriques similaires, avec des maxima pour les particules de diamètre 0,191 μm à 0,205 μm.
