Publié le 15 mai 2018
Atmo Nouvelle-Aquitaine dispose depuis plus d’une vingtaine d’années d’un réseau d’analyseurs sur la région qui mesure en continu la concentration dans l’air des particules fines PM10 et PM2.5.
En complément, des travaux sont menés en collaboration avec le LCSQA (Laboratoire Central de Surveillance de la Qualité de l’air) sur les stations de Talence dans la Communauté Urbaine de Bordeaux Métropole et de Poiters-Augouard dans la Communauté Urbaine du Grand Poitiers, dans le but d’étudier la composition chimique des particules. Ces deux stations sont aujourd’hui les stations de référence « particules » de la région Nouvelle Aquitaine.
A travers la composition des particules, il est possible d’évaluer la contribution des différentes sources d’émissions, et donc de cibler les secteurs émetteurs dans la mise en oeuvre des politiques urbaines.
Atmo Nouvelle-Aquitaine a notamment équipé les stations de Talence et Poitiers d’une nouvelle génération d’appareils de mesure qui permet d’étudier en temps réel la composition chimique des particules fines (AE33, ACSM).
En moyenne sur l’année, les sources de combustion représenteraient moins de 50% de l’origine des particules mesurées sur le centre de Talence et moins de 45% sur Poitiers. Cette contribution varie fortement selon les saisons; elle est la plus forte durant les mois de novembre à janvier, là où les besoins en chauffage sont les plus importants. Contrairement aux idées reçues, la combustion de carburant automobile n’est pas la principale source à l’origine des particules présentes dans la pollution de fond urbaine d’une agglomération comme Bordeaux ou Poitiers ; elle représente néanmoins respectivement 20% et 18% des particules PM2.5 à l’échelle annuelle.
Le chauffage au bois est une source majeure de particules identifiée sur les 2 communautés urbaines ; la part des particules PM2.5 associées est plus élevée sur Bordeaux (29%) que sur Poitiers (24%), malgré des températures plus clémentes et donc des besoins en chauffage potentiellement moindres.
Les particules secondaires semi-volatiles de nitrate et sulfate d’ammonium représentent 26% des particules PM2.5 de Talence et 22% des particules PM2.5 de Poitiers. En 2017, contrairement aux années précédentes, il n’a pas été observé d’augmentation notable des concentrations de nitrate d’ammonium aux environs du mois de mars ; il n’y a pas eu en conséquence de déclenchements d’épisode de pollution sur la période.
En raison de leur caractère semi-volatil, ces particules sont surtout présentes lorsque les températures sont basses, soit principalement durant la fin de l’automne, l’hiver et le début du printemps.
Si les valeurs limites sont respectées à l’échelle annuelle, les départements de la Gironde et de la Vienne ont cependant connu plusieurs déclenchements des procédures d’information/recommandations et alertes pour les PM10 au cours de l’année 2017.
Un épisode entre autre a duré plusieurs jours courant janvier 2017 et a concerné plusieurs départements de la région dont la Vienne et la Gironde. Les causes de cet épisode sont la conjonction de deux phénomènes : des couches limites très peu élevées et une augmentation des particules issues du chauffage au bois, particulièrement visible sur Bordeaux. La part des particules secondaires de nitrate d’ammonium est également non négligeable durant cet épisode.