Publié le 16 février 2022 - Mis à jour le
L’Aéroport de Bordeaux-Mérignac (ADBM) a fait appel à Atmo Nouvelle-Aquitaine afin de réaliser des mesures au sein et autour de l’aéroport dans le cadre du suivi et de la surveillance de la qualité de l’air sur la plateforme. Les objectifs sont multiples : évaluer les concentrations en polluants, vérifier le respect des valeurs règlementaires, comparer les résultats à des stations de référence du réseau fixe d’Atmo Nouvelle-Aquitaine, évaluer un suivi de la pollution par rapport à une campagne similaire datant de 2011 et proposer des cartes de modélisation de l’aéroport.
Cette étude s’est déroulée volontairement dans le contexte inédit lié à la crise sanitaire engendrée par le virus COVID-19, afin de disposer de données relatives à un trafic aérien en forte chute sur l’aéroport de Bordeaux Mérignac (baisse de 54% du trafic en 2020 et de 43% en 2021 par rapport à 2019).
Les principales conclusions de cette étude sont les suivantes :
Les cartes modélisées pour l’année 2020 ne montrent pas de surconcentration sur l’aéroport pour les particules PM10 et PM2.5. Pour le NO2, une concentration légèrement supérieure aux niveaux de fond est observée sur la piste préférentielle de l’aéroport. Des surconcentrations plus fortes sont visibles au niveau des grandes avenues à proximité de l’aéroport et de la rocade A630 pour le NO2, les PM10 et les PM2.5.
Pour les mesures automatiques, les concentrations en PM10 mesurées sur la station mobile sont du même ordre de grandeur que la station de fond urbain « Bassens ». Le seuil de la valeur limite de 50 μg/m3 à ne pas dépasser plus de 35 jours par an n’a pas été atteint pendant la période de mesure. De plus, la valeur limite en moyenne annuelle de 40 μg/m3 a été respectée. La ligne directrice de l’OMS en moyenne journalière de 40 μg/m3 a été dépassée pendant 3% du temps (1 journée, lors d’un pic de pollution sur le département). La recommandation de l’OMS en moyenne annuelle de 15 μg/m3 a été dépassée sur le site de l’ADBM et sur les deux stations de référence.
Les concentrations en PM2.5 mesurées sur le site de l’ADBM sont du même ordre de grandeur que la station de fond urbain « Bassens » pendant la campagne hivernale et du même ordre de grandeur que la station trafic « Gautier » pendant la campagne estivale. La valeur limite en moyenne annuelle de 25 μg/m3 a été respectée. La ligne directrice de l’OMS en moyenne journalière de 15 μg/m3 a été dépassée pendant 28% du temps pendant la campagne hivernale et 3% du temps pendant la campagne estivale. La ligne directrice en moyenne annuelle de 5 μg/m3 a été dépassée sur le site de l’ADBM.
Les concentrations en NO2 mesurées sur la station mobile sont du même ordre de grandeur que la station de fond urbain « Bassens ». Le seuil de la valeur limite en moyenne horaire de 200 μg/m3 n’a pas été atteint. La valeur limite en moyenne annuelle de 40 μg/m3 a été respectée. La ligne directrice de l’OMS de 25 μg/m3 en moyenne journalière et celle de 10 μg/m3 en moyenne annuelle ont été respectées.
Pour les prélèvements par tubes passifs, certains sites de mesures présentent des niveaux en NO2 supérieurs aux autres. Des niveaux en NO2 plus élevés sont observés au niveau de l’entrée de l’aéroport, des parkings ainsi qu’à proximité des routes très fréquentées. Les concentrations mesurées sont inférieures au seuil de la valeur limite en moyenne annuelle de 40 μg/m3. La recommandation de l’OMS en moyenne annuelle de 10 μg/m3 a été atteinte sur 7 sites. Les concentrations moyennes relevées en 2021 sont inférieures à celles mesurées pendant la campagne de 2011. Les seuils de la valeur limite de 5 μg/m3 et de l’objectif de qualité de 2 μg/m3 pour le benzène ont été respectés. Les concentrations relevées en 2021 sont globalement légèrement
inférieures à celles mesurées pendant la campagne de 2011.
Le dioxyde d’azote et le benzène ont de multiples sources. L’impact de l’aéroport sur leurs concentrations dans l’air est donc difficile à isoler. Celui-ci ne semble pas majoritaire dans les zones riveraines autour de l’aéroport qui sont principalement sous l’influence du trafic routier et du secteur résidentiel.