Publié le 11 décembre 2023
Dans le cadre de la survenue d’odeurs inhabituelles et irritantes à l’été 2015, un observatoire des odeurs sur le bassin de Lacq a été mis en place fin 2016.
La particularité de cet observatoire est qu’il est composé de nez riverains et de nez industriels. Ces observateurs contribuent à apporter de l’information dans un langage partagé dans le but d’améliorer le paysage olfactif du bassin de Lacq. Ceci en déclarant très régulièrement des signalements d’odeurs et/ou de nuisances autour de la plateforme.
Depuis la mise en place de SignalAir en juillet 2022 en remplacement d’ODO, plus de 70 riverains identifiés, en dehors des nez et partenaires, ont manifesté un intérêt pour l’observatoire des odeurs et souhaitent recevoir des informations régulières sur celui-ci.
Il est ressorti de l’année 2022, une charge odorante toujours significative mais de moindre ampleur, principalement impactée par des notes soufrées et pyrogénées, comme les autres années. À ces signalements issus de nez formés se rajoutent les signalements des riverains non formés à la reconnaissance des odeurs, qui utilisent SignalAir public. Ces signalements, très importants, viennent étoffer les signalements plus précis effectués par les nez et mettent en lumière d’autres éléments, d’autres sources.
L’analyse des signalements effectués par les nez et les riverains en 2022 a montré les éléments suivants :
- 984 signalements d’odeurs ont été relevés
- les signalements ont pris une ampleur inédite, notamment côté riverain, à partir d’août
- la répartition temporelle indique un nombre plus élevé de signalements odorants la semaine et une baisse notable le week-end ; la majeure partie de ces signalements est effectuée de 9h à 12h
- la répartition spatiale montre un maximum de signalements sur les communes de Lacq, Mourenx, Abidos, Mont et Maslacq
- les signalements d’odeurs des nez font principalement état d’odeurs soufrées (38 %), d’odeurs pyrogénées (28 %) et de la notion d’irritant (11 %)
- les signalements d’odeurs des riverains font principalement état d’odeurs de type fermentation (14 %), acide/piquant (14 %), choux (11 %), égout/oeuf pourri/soufré (11 %) et pain/biscuit (11 %)
- 21 journées ont été qualifiées de journées les plus odorantes avec chacune 8 signalements recensés ou plus
- la corrélation entre les données de directions de vent, les référents/évocations et les potentielles sources odorantes est très forte et montre l’importance de certaines nuisances olfactives
Si la charge odorante reste importante, il convient de noter que du côté des industriels, des actions, afin de comprendre et réduire ces nuisances olfactives, ont été mises en place ou sont toujours en cours. En effet, plusieurs signalements de nez ont permis aux industriels de se mobiliser dans la recherche de fuites avec résolution des dysfonctionnements dans certains cas. Cela est le signe de l’efficacité du lien entre les nez riverains à l’extérieur de la plateforme et les nez industriels à l’intérieur de la plateforme.
Les signalements précis fournis par les nez permettent aux industriels de :
- disposer d’un état des lieux, année après année, de l’impact de la plateforme industrielle sur l’environnement olfactif des riverains notamment
- travailler toutes les semaines sur la recherche des causes possibles de ces signalements
Tout naturellement le dispositif est reconduit pour l’année 2023, tout en essayant de se concentrer sur les sources majeures de ces nuisances et sur les techniques disponibles pour les réduire mais aussi sur la remobilisation de l’ensemble des nez. En effet, sans eux, le dispositif ne pourrait perdurer.
