Publié le 21 juin 2023
Évolution temporelle des concentrations
La baisse tendancielle observée sur le long terme s’explique par les mesures de réduction des rejets de polluants engagées à différents niveaux : local, national, européen. La problématique de l’air est de plus en plus intégrée dans la réglementation qui favorise la mise en place d’actions en faveur de la qualité de l’air (PCAET, PREPA, ZFE, …). L’année particulièrement chaude en 2022 continue de participer à l’augmentation des concentrations d’ozone.
La qualité de l’air observée dépend essentiellement des émissions de polluants et des conditions météorologiques. C’est pourquoi les variations de concentrations entre années peuvent être importantes. Si les émissions augmentent, les niveaux de concentrations dans l’air risquent de suivre la même tendance. Les activités de chauffage sont particulièrement influencées par le temps qu’il fait : un hiver doux ou rigoureux favorisera ou non l’usage du chauffage et donc de combustibles émetteurs de polluants. Des températures printanières clémentes peuvent favoriser les épandages d’engrais et par conséquent les émissions d’origine agricole. Selon que les masses d’air sont stables ou perturbées, les polluants s’accumulent (inversion de température, vents faibles, conditions anticycloniques), se dispersent (vents forts, tempêtes) ou sont lessivés (épisodes pluvieux). La chimie atmosphérique et les transports à longue distance de polluants (poussières de sable du Sahara, feux de forêt intenses …) complètent les causes de variations interannuelles.
Confirmation des tendances sur 10 ans pour la majorité des polluants
- Ozone O3 +7% entre 2013 et 2022. Évolution à la hausse au fil des années, sans pour autant générer une augmentation du nombre d’épisodes de pollution (aucun en 2022). Les périodes durablement chaudes sont de plus en plus fréquentes. Pour que l’ozone soit produit, plusieurs paramètres doivent être réunis : fort ensoleillement, températures élevées, présence d’oxydes d’azote (NOX) et COV (composés organiques volatils). La multiplication des épisodes caniculaires favorise la hausse des concentrations d’ozone sur le long terme. L’année 2022 a été « une année hors normes, exceptionnellement chaude, ensoleillée et peu arrosée ». Le processus de formation de l’ozone implique notamment les NOX dont les taux sont plus importants dans les zones urbaines et périurbaines si les conditions atmosphériques empêchent la dispersion des polluants.
- Dioxyde de soufre SO2 -10% entre 2013 et 2022. La tendance régionale à la baisse n’empêche pas localement la survenue de certains dépassements de seuils réglementaires dans la zone industrielle de Lacq. Les niveaux moyens de pollution sont faibles sur le long terme, pour l’ensemble de la région. La pollution au dioxyde de soufre provient des combustions utilisant des combustibles soufrés. La diminution de l’usage de combustibles fossiles couplée à l’utilisation croissante de carburants à basse teneur en soufre explique l’évolution des concentrations ces 10 dernières années.
- Benzène C6H6 -20% entre 2013 et 2022. Stabilité relative des concentrations moyennes. Les niveaux de pollution moyens sont faibles. Jusqu’aux années 2000, les concentrations de benzène ont fortement diminué par suite de la baisse du taux de plomb dans les carburants3. En 2022, la tendance à la baisse continue de se confirmer.
- Dioxyde d’azote NO2 -33% entre 2013 et 2022. Diminution significative et maintenue sur le long terme. La baisse notée en 2020 s’est maintenue en 2021 et perdure même en 2022. Ce polluant est rejeté à l’occasion de combustions réalisées à haute température : usines d’incinération, véhicules motorisés, installations de chauffage, industries. Compte tenu des avancées technologiques et industrielles, du renouvellement du parc automobile, de la réglementation sur les normes euros, ou encore la mise en oeuvre du pot catalytique depuis 1993, les concentrations diminuent durablement.
- Particules grossières PM10 et particules fines PM2,5 -17% et -24% respectivement entre 2013 et 2022. La tendance à la diminution se poursuit, mais de manière moins marquée en 2021 et 2022. De nombreux dépassements des seuils d’alerte à la pollution (PM10) sont malgré tout enregistrés cette année encore.
- Benzo(a)pyrène B(a)P +98% entre 2013 et 2022. Évolution irrégulière selon les années en fonction des conditions météorologiques (émissions de polluants augmentées lors des hivers rigoureux et lors de situations propices à l’accumulation comme l’inversion de température ou des vents faibles). Les apports locaux influencent aussi les concentrations (combustion de bois pour le chauffage, feux de déchets verts ou végétation). La tendance se maintient ces dernières années mais 2022 témoigne d’une hausse majeure sur l’unique site de mesure situé dans la métropole bordelaise. Les feux de forêts cet été ont engendré d’importants rejets de polluants, dont le B(a)P fait partie.
- Monoxyde de carbone CO +55% entre 2013 et 2022 mais les concentrations mesurées sont très faibles. Évolution très fluctuante selon les années.