L’écobuage ou feu pastoral est une pratique qui contribue à l’entretien des pâturages d’été en montagne et au maintien de l’ouverture des espaces naturels (débrouissaillement). Elle fait l’objet d’une règlementation encadrée. Cependant elle demeure une source de pollution de l’air et nuit à la santé.
L’écobuage, de quoi s’agit-il ?
L’écobuage, ou feu pastoral, est une technique agricole ancestrale pratiquée dans les Pyrénées sur des terrains en pente, difficiles d’accès. Cette technique aussi appelée ''Débroussaillement par le feu'', consiste à incinérer la végétation et la couche superficielle de l'humus. Les cendres, rependues naturellement sur le terrain, permettent de l’enrichir en éléments nutritifs. De quoi préparer le terrain pour optimiser le pâturage des animaux en saison estivale.
Ecobuage : une pratique encadrée
Dans le département des Pyrénées-Atlantiques, la pratique des feux pastoraux est réglementée par arrêté préfectoral (Arrêté n° 2012296-0004, octobre 2012) et soumis à autorisation municipale.
Les écobuages sont planifiés et organisés au sein des commissions locales d’écobuage. Pour organiser un écobuage à l’échelle d’une commune, la commission rassemble les éleveurs, le maire ou son représentant, et tous les acteurs du territoire concerné : agent ONF, chasseur, association de randonnée par exemple.
La période d'incinération des végétaux sur pied s'étale du 15 octobre au 31 mars de l'année suivante. Un délai supplémentaire jusqu’au 30 avril est cependant possible par dérogation des maires, en cas de conditions météorologiques s'étant avérées défavorables à la mise à feu.
Ecobuage : un impact sur l’air que l’on respire
Les polluants émis par l’écobuage sont quasiment identiques à ceux émis par le brûlage des déchets verts : particules (toutes tailles), NOX, SO2, COVNM (dont le Benzène), CO, N2o, CH4, CO2 issu de la biomasse, HAP (dont Benzo[a]pyrène), PCDDF (Dioxines-Furannes), PCB (Polychlorobiphényles), NH3.
Les quantités de polluants rejetées dans l’air varient en fonction des surfaces brulées. La plupart du temps, les feux pastoraux sont maitrisés et restent sur des petites surfaces impactant que localement la qualité de l’air. Cependant, il se peut que les feux soient mal maitrisés et que les conditions météorologiques (vents) attisent les feux. Ce phénomène peut alors induire une pollution de l’air à plus grande échelle (vallée), voire être à l’origine de pic de pollution comme ce fut le cas en février 2019.
- Avis de l’ANSES – mai 2012 - Effets sanitaires liés à la pollution générée par les feux de végétation à l’air libre
- ARRETE n° 2012296-0004 PORTANT REGLEMENTATION DES INCINERATIONS DE VEGETAUX DANS LE DEPARTEMENT DES PYRENEES-ATLANTIQUES
- Les bonnes pratiques pour organiser sa sortie montagne en période d’écobuage