Avec l’arrivée du froid dès demain, il est possible que certains agriculteurs aient recours à la pratique de brûlage dans les vignes ou vergers. Dès demain, certains départements de Nouvelle-Aquitaine pourraient se réveiller sous la fumée. Cette méthode est employée pour lutter contre le gel et tenter de sauver les cultures. Mais quel impact sur la qualité de l’air ? Nous faisons le point.
Qualité de l’air dégradée localement : Point de situation
Les conditions météo sont défavorables et obligent certains agriculteurs à déployer des moyens pour sauver leur production. En effet, nous avons eu un début du printemps relativement doux. Cela peut permettre à certaines plantes de se développer en avance. Les dégâts en cas de gel sont donc plus importants. Les conditions de vent sont calmes à partir de minuit.
Cette nuit du 04 au 05 avril les températures vont être proches de 0°C, voire négatives pour les départements les plus au nord-ouest de la Nouvelle-Aquitaine (Creuse, Corrèze). Compte tenu des prévisions météos, ces gelées nocturnes ne devraient pas perdurer cette semaine dans la région, hormis dans la Creuse et en Corrèze.
Si ces pratiques de lutte contre le gel sont utilisées, alors nos stations de mesures pourraient enregistrer des hausses de concentration en particules en suspension PM10 et en particules fines PM2,5.
Il est possible que l’indice de qualité de l’air ne soit pas représentatif de la situation. En effet, la protection des cultures par chauffage, notamment via l’utilisation de bougies, est employée localement. Son impact sur la qualité de l’air et la dispersion des fumées dépendent entièrement des conditions météo, comme expliqué précédemment.
De plus, cette pratique a généralement lieu dans la nuit et tôt le matin. Il est donc difficile d’anticiper ce genre de phénomènes avec nos moyens de surveillance et de prévision habituels car il est soudain, ne dure pas dans le temps et est difficilement quantifiable (superficie ou nombre de parcelles bénéficiant de cette protection). La décision d'employer ce type de pratiques se fait très tardivement et en temps réel selon la météo.
Pourquoi n’y a-t-il pas d’épisode de pollution ?
Les hausses de concentrations ne sont pas pour autant synonyme d’épisode de pollution. En effet, pour avoir un épisode de pollution aux PM10, plusieurs critères doivent être remplis. Un de ces critères est le dépassement du premier seuil réglementaire (50 µg/m3). Cependant, celui-ci est calculé en moyenne journalière. Cela implique donc que les concentrations en PM10 restent suffisamment élevées sur une bonne partie de la journée. Hors, comme précisé, ce phénomène est très court. Les moyennes peuvent alors rester en-dessous du seuil d’information et de recommandations, qui est le premier seuil réglementaire.
De plus, un critère de surface et/ou de population doit également être pris en compte. Consultez la page dédiée de notre site pour en savoir +.
Qu’y a-t-il dans les fumées ?
Les fumées peuvent être composées d’une multitude de polluants. Tout dépend de la nature exacte de ce qui est brûlé et des conditions de combustion. Les fumées dégagent les polluants principaux suivants :
- Les particules (PM)
- Le monoxyde de carbone (CO)
- Le dioxyde de carbone (CO2)
- Des composés organiques volatils et semi-volatils (COV)
- Des oxydes d’azote (NOx )