Diversité des sources de pollution, localisation de ces sources, variété de polluants, impacts sanitaires… Tous ces critères sont tellement variables qu’ils rendent les palmarès restrictifs et pas assez pertinents. Quelques explications :
La diversité des sources de pollution
Les polluants atmosphériques proviennent de diverses activités : industries (chimique, agroalimentaire, papeterie), transport routier et autres (maritime, aérien, ferroviaire), agriculture et secteur résidentiel. Les pollutions ne se limitent pas aux zones urbaines, elles affectent aussi les campagnes et vallées enclavées.
Les conditions météorologiques, comme l’inversion thermique (phénomène emprisonnant les polluants dans l’air que nous respirons et empêchant sa dispersion naturelle dans des altitudes plus hautes), peuvent aggraver la situation.
Un palmarès des villes ne saurait refléter cette complexité ni l'étendue de la pollution. Difficile de comparer une zone urbaine telle que Bordeaux à une ville plus rurale comme Guéret en Creuse. Ces villes ont des spécificités bien distinctes.
Des zones à enjeux et une surveillance adaptée
Pour répondre aux exigences européennes, notamment l’arrêté du 16 avril 2021, la France divise son territoire en zones administratives de surveillance (ZAS). Ces zones tiennent compte des niveaux de pollution, de la population exposée et des sources d’émissions. Depuis 2017, ces ZAS sont classées en 3 catégories :
- Zones à risques - agglomération (villes de plus de 250 000 habitants)
- Zones à risques - hors agglomération (zones non urbaines avec des normes de qualité d'air non respectées)
- Zone régionale (le reste du territoire).
En plus d’assurer une surveillance de ces zones, Atmo Nouvelle-Aquitaine accompagne les collectivités le souhaitant, à mieux connaitre et comprendre les problématiques de leur territoire : trafic, pesticides, chauffage au bois, activités industrielles ou portuaires…
Polluants et impacts sur la santé
Les polluants de l’air, tels que les particules fines et ultrafines, le dioxyde d’azote ou encore l’ozone, affectent gravement la santé. L’évolution des connaissances et des techniques de mesure montre que certains polluants, autrefois sous-estimés, deviennent aujourd'hui une préoccupation majeure. Il est difficile de retranscrire ces impacts dans un palmarès. C’est pourquoi ces derniers peuvent être parfois trompeurs.
Comment mieux appréhender les palmarès existants ?
Se poser d’abord la question des données utilisées pour le concevoir : proviennent-elles d’une source fiable ? Ensuite il faut s’intéresser aux éléments étudiés, c’est-à-dire le nombre de polluants analysés par exemple (1, 2, 3 ou plus). Il existe des dizaines de polluants, il serait donc peu représentatif d’en analyser que 2 ou 3.